L´incendie était bien d´origine accidentelle, indiquent la juge d´instruction du district de Delémont et le procureur du Jura dans des ordonnances concordantes des 17 et 19 juillet. Les frais de justice de 21 300 francs sont mis à la charge de l´Etat.
Un ex-cadre de "Black & Decker", condamné pour diffamation, affirmait depuis longtemps que l´incendie était une tentative de fraude à l´assurance. Celle-ci avait versé à l´entreprise une indemnité de 1,2 million de francs. L´ex-employé accusait son ancien employeur d´avoir gonflé la liste des machines endommagées.
Le ministre intervient
La polémique ne s´est pas calmée après le premier non-lieu de 1994. A la suite d´interventions parlementaires, le ministre jurassien de la justice Gérald Schaller demandait la réouverture de la procédure et l´examen de nouveaux éléments.
Ces nouvelles pièces n´ont pas modifié la conclusion de la justice. Dans son ordonnance, la juge d´instruction Corinne Suter affirme qu´aucune irrégularité n´a été commise dans cette affaire.
La comparaison des inventaires avant et après le sinistre prouve qu´aucune fraude n´a été commise ou même tentée au détriment de l´assurance, souligne la juge. Elle relève encore que les déclarations des accusateurs ont considérablement varié au fil des interrogatoires, ce qui rend leurs propos peu crédibles.
Dysfonctionnements
L´affaire avait donné lieu à des soupçons sur le travail de la justice. Selon un rapport parlementaire, des dysfonctionnements ont été constatés dans la communication entre la police et les autorités judiciaires. Personne en revanche n´avait demandé d´étouffer l´affaire, avait estimé le législatif.
"Black & Decker" a fermé son site de Delémont en 1995 et transféré sa production en Italie. 180 emplois ont été supprimés.
(klei/sda)