Des couacs ont émaillé l'enquête du «Casse du siècle» à Zurich

Rolf Jäger souligne notamment dans le dernier numéro de la revue «Kriminalistik» l'importance des contacts personnels entre policiers et magistrats, souvent plus efficaces que les accords internationaux. Mais les contacts avec les autorités judiciaires de Milan, la ville où menait une première piste quelques jours après le hold-up, étaient manifestement insuffisants.

Les autorités milanaises avaient bien appréhendé quatre suspects sur la base des mandats d'arrêts reçus de la Suisse, mais elles les avaient ensuite remis en liberté. Il s'est avéré plus tard qu'un de ces suspects était le chef de la bande des braqueurs.

Le juge d'instruction zurichois raconte aussi qu'un des auteurs du coup s'est fait voler sa part du butin, soit 8 millions de francs. En fait, cet argent aurait pu être saisi par la police, qui avait repéré le suspect. Une perquisition était prévue, mais elle n'a abouti à rien, puisqu'elle n'a purement et simplement pas eu lieu «pour des raisons inexpliquées», indique Rolf Jäger.

Ces 8 millions deux fois volés n'ont toujours pas été retrouvés. C'est aussi le cas des 1,35 million de francs confisqués à un autre suspect lors de son arrestation en Espagne. Ils ont disparu dans les méandres de la procédure d'extradition.

Selon le juge d'instruction, 25,8 millions des 53 millions de francs volés lors du «casse du siècle» ont été saisis jusqu'à aujourd'hui. Un des casseurs a vraisemblablement transféré sa part en Italie, laquelle serait tombée dans les mains de la mafia.

(kil/sda)