EMI et Time Warner abandonnent leur projet actuel de fusion

Dans un communiqué, les deux groupes ont indiqué jeudi matin avoir retiré leur demande d'approbation sur leur fusion auprès des autorités européennes. Mais les discussions continuent entre eux, avec la Commission et les autres autorités de la concurrence, afin de mettre au point une association acceptable pour tous, ont-ils déclaré.

«Le retrait de notre demande d'approbation nous laisse plus de temps pour réévaluer les inquiétudes des autorités et chercher des solutions simultanément en Europe et aux Etats-Unis», a expliqué Eric Nicoli, le président d'EMI.

Veto définitif évité
>br> Les deux sociétés ont ainsi cherché à éviter un véto définitif de la part de Bruxelles, qui devait rendre sa décision au plus tard le 18 octobre. Les experts de la Commission estimaient que le projet n'était pas acceptable car la fusion Time Warner-EMI, telle qu'elle était prévue, aurait créé un groupe dominant dans l'édition musicale.

Avec cette fusion, quatre groupes - Time Warner-EMI, Universal Music, Bertelsmann et Sony Music - dominaient 80 % du marché européen de la musique, ne garantissant plus le jeu de la concurrence.

Ce projet de fusion entre EMI, l'un des derniers grands groupes de musique indépendants, presque centenaire, avait été annoncé en janvier 2000. Il devait donner naissance à Warner EMI Music, avec un chiffre d'affaires annuel de 8 milliards de dollars (13,8 milliards de francs). Il aurait détenu 20 % du marché mondial de la musique et 25 % en Europe.

Warner EMI Music aurait surtout accédé à l'internet grâce au projet de fusion entre Time Warner et le géant américain de l'internet AOL.

EMI, une mine d'or pour internet

EMI, qui compte parmi ses artistes les Beatles, les Beastie Boys, David Bowie et les Spice Girls, est numéro un mondial de l'édition, avec plus d'un million de titres en catalogue, une mine d'or pour l'internet. Warner Music a dans son écurie Madonna, Eric Clapton et Phil Collins.

La Commission européenne devrait en revanche approuver le rapprochement entre Time Warner et le géant américain de l'internet AOL, selon divers articles parus dans la presse. Bruxelles affirmait pour sa part mercredi que «toutes les options étaient ouvertes». Mais la décision devant être rendue au plus tard le 24 octobre n'est pas encore prise.

(klei/sda)