Ehud Barak déterminé à revenir de Camp David avec un accord de paix

"Le gouvernement a survécu (...) et je pars pour Camp David pour tenter de parvenir à un accord garantissant les intérêts vitaux d´Israël", a-t-il déclaré à la télévision peu avant de prendre un hélicoptère qui l´a emmené à l´aéroport Ben Gourion.

Echec du Likoud
Après un aller-retour en Egypte, le premier ministre a bouclé une journée-marathon au parlement, où le Likoud avait tenté de le faire chuter. Grâce au soutien des partis de gauche et des partis arabes, la motion de censure n´a pas obtenu la majorité requise de 61 voix sur les 120 députés de la Knesset.
Cinquante-quatre députés ont voté en faveur de la motion et 52 contre. Il y a eu sept abstentions. M. Barak n´en sort pas moins fragilisé de l´épreuve. Avant le vote des députés, le premier ministre avait pris la parole dans une ambiance très tendue.

Mandat du peuple
L´air tendu, le premier ministre a fait front du haut de la tribune pendant une vingtaine de minutes à cette hostilité des députés de droite. Il a ainsi réaffirmé qu´il avait "un mandat clair du peuple pour diriger".
"Je vais partir aujourd´hui de Jérusalem unifiée, la capitale éternelle d´Israël, pour Camp David afin de parachever l´oeuvre de paix de Menahem Begin et Yitzhak Rabin", a-t-il affirmé. Il a à plusieurs reprises invoqué le nom de Begin, premier ministre de droite qui a conclu en 1978 un traité de paix avec l´Egypte.

Pas de compromis
Il a de nouveau énuméré ses "lignes rouges", à savoir les points sur lesquels il exclut tout compromis, à commencer par le refus de revenir sur l´annexion de la partie est (arabe) de Jérusalem. Ehud Barak a aussi averti les Palestiniens qu´Israël restait "la force militaire numéro un dans la région".
Le chef du Likoud, Ariel Sharon, a accusé Ehud Barak de "ne plus représenter que lui même" depuis la perte de sa majorité au sein de la Knesset. Trois partis de droite avaient lâché dimanche M. Barak pour exprimer leur opposition à des concessions territoriales aux Palestiniens.
Quoi qu´il en soit, le premier ministre peut toujours compter sur l´appui sans faille des Etats-Unis. La cheffe de la diplomatie américaine, Madeleine Albright, a salué les propos "passionnés" et "remarquables" de M. Barak en faveur d´un accord de paix.

Etat palestinien
MM. Barak et Arafat étaient attendus dans la nuit de lundi à mardi pour participer avec le président Bill Clinton à ce sommet dans le site de Camp David. L´Israélien et le Palestinien doivent s´entendre sur les pouvoirs du futur Etat palestinien et sur le tracé de ses frontières.
Les autres enjeux les plus sensibles, qui pourraient provoquer l´échec des négociations, sont le sort des réfugiés palestiniens, ainsi que le statut de Jerusalem, revendiquée comme capitale par les deux peuples. Des discussions particulièrement ardues sont à prévoir sur l´avenir des quelque 200 000 colons juifs.
Les négociations de Camp David surviennent à deux mois de la date-butoir du 13 septembre, pour laquelle les deux camps se sont engagés il y a sept ans à parvenir à un réglement global de leur conflit. Mais les Palestiniens ont annoncé qu´ils prononceraient un Etat indépendant, si cette échéance n´était pas respectée.

(klei/sda)