Formule 1: Nouveau pas en direction d'un championnat parallèle

Dans un communiqué diffusé par Fiat, Paolo Cantarella, président de l'Association des constructeurs européens de l'automobile (ACEA, qui regroupe FIAT, Ford, Mercedes, BMW et Renault) a révélé qu'une décision en ce sens avait été prise «à l'unanimité, par tous les constructeurs actuellement engagés dans les courses de Formule 1».

«En qualité de président de l'ACEA et au nom de tous les constructeurs actuellement engagés dans les courses de Formule 1, Paolo Cantarella confirme que, en conséquence des récents développements et dans l'intérêt supérieur du sport automobile, il a été décidé à l'unanimité de constituer une société conjointe dont l'objectif sera de mettre sur pied, dès que possible, une nouvelle compétition ouverte aux voitures monoplaces», indique le communiqué.

Cette annonce constitue un nouvel - et grave - épisode du conflit qui oppose les constructeurs européens au groupe de médias allemand Leo Kirch, conflit que la Fédération internationale (FIA) a paru jusqu'alors impuissante à arbitrer.

Vitrine publicitaire

En décembre, le groupe Kirch, par l'intermédiaire de la société EM.TV, avait pris le contrôle (à 75 % du capital) de la Slavica Ecclestone Corporation (SLEC), la holding du Britannique Bernie Ecclestone, détentrice des droits commerciaux de la F1 jusqu'en 2010. Les grands constructeurs avaient immédiatement exprimé leur opposition car ils craignaient que Kirch ne veuille désormais réserver les retransmissions de Grand Prix à sa chaîne à péage, Premiere World.

Une telle hypothèse les priverait de la vitrine publicitaire unique que représente la retransmission sur des chaînes gratuites, dont l'audience justifie les énormes investissements qu'ils consentent et qui s'élèveraient, pour chacun, à plus de 220 millions de francs suisses par an. Le week-end dernier à Sao Paulo, où a été disputé le Grand Prix du Brésil, un représentant de l'ACEA avait, sous couvert d'anonymat, annoncé la couleur. «La première négociation avec Leo Kirch s'est très mal passée. Il semble que nous ne puissions pas nous entendre avec ce monsieur», avait-il averti.

A moins de sortir du giron de la FIA, garante morale des compétitions automobiles internationales, les constructeurs ne devraient pas mettre leur projet a exécution avant, au mieux 2008. Les Accords Concorde qui régissent la F1 sont en effet en vigueur jusqu'au 31 décembre 2007 et, s'ils veulent, comme ils l'ont affirmé, rester légalistes, les constructeurs devraient attendre cette échéance.

(kil/sda)