Franco Cavalli veut remodeler la politique au Tessin

M. Cavalli a lancé cette idée pour la première fois lors d'une interview parue dans la dernière édition de l'hebdomadaire «dimanche.ch». Pour y parvenir, il ne pense toutefois pas passer par une dissolution du PS tessinois lors de son congrès du 16 septembre, comme il l'a laissé entendre dans l'interview dimanche.
Son idée est de constituer un mouvement au-delà des partis, dans lequel des personnalités comme le conseiller aux Etats radical Dick Marty auraient aussi leur place, a déclaré Franco Cavalli lundi à l'ats. Il s'agit, selon lui, de faire front à l'alliance de l'aile droite libérale du PRD et de la Lega qui domine de sa pensée le Tessin d'aujourd'hui et «ne recule devant aucune affaire tordue».

Les dirigeants du PS d'accord
La position de la direction du PS tessinois rejoint la ligne de M. Cavalli, a dit son secrétaire Manuele Bertoli. Il faut se donner les moyens de faire opposition à la cohalition entre le chef de la Lega Giuliano Bignasca, le président du PRD de Lugano Giorgio Giudici et la conseillère d'Etat radicale Marina Masoni, a ajouté le secrétaire du PS.
Le Congrès du PS cantonal en septembre discutera d'un document proposant la création d'un «Front de salut public». Il doit être constitué si le démantèlement social dont profitent les «partis des affaires» ne peut pas être stoppé dans le cadre de la politique de concordance traditionnelle.
Les affirmations de Franco Cavalli selon lesquelles le Tessin est gouverné par «le parti des affaires malhonnêtes» ont été exprimées il y a quelques semaines déjà. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Selon le président de la ville de Lugano, M. Cavalli veut détourner l'attention des problèmes de son propre parti. Il doit démontrer ses thèses.

Un suicide pour le PS
Les directions du PRD et du PDC ont elles aussi réagi négativement. Le PS doit se décider entre une participation au gouvernement ou un rôle d'opposition, a dit le président du PDC Fabio Bacchetta-Cattori. La présidence du PRD n'acceptera pour sa part pas plus longtemps que le Tessin soit ainsi traîné dans la boue.
Quant au chef de la Lega Giuliano Bignasca, il estime que la création d'un front sous le nom de «mains propres» équivaut pour le PS à «un suicide». Cette évolution ne l'inquiète pas.
L'expression «mains propres» est une allusion aux enquêtes menées avec succès en Italie voisine contre les affaires de corruptions touchant des hommes politiques et des financiers italiens. Les juges de Milan ont en effet conduit leurs opérations sous le nom de «Mani Pulite».

(klei/sda)