Gaza: Israël multiplie les frappes - Le dialogue relégué au second plan

Les roquettes ont visé une base navale, un local des Renseignements militaires et un poste de sécurité: trois cibles relevant de l'Autorité palestinienne qui a dénoncé «une guerre déclarée» menée par l'Etat hébreu contre les Palestiniens.

Les raids sont intervenus après des tirs de mortier palestiniens, qui n'ont pas fait de victime, contre les colonies juives de Goush Katif et Nissanit, dans la bande de Gaza. L'Etat hébreu a averti l'Autorité qu'il riposterait «sans avertissement» à chaque action palestinienne visant des cibles israéliennes.

Un médecin de la marine de 30 ans, a été tué dans le raid sur le quartier général de la Marine palestinienne, situé dans la base navale Abou Ammar, dans le nord de la bande de Gaza. Six autres membres de la Marine ont été blessés.

Ce décès porte à 471 le nombre de personnes tuées depuis le début de l'Intifada, fin septembre: 386 Palestiniens, 71 Israéliens, 13 Arabes israéliens et un Allemand.

«Guerre déclarée et sans limites»

L'armée israélienne a également tiré des roquettes sur un local des Renseignements militaires à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, blessant douze personnes. En début d'après-midi, elle a tiré des obus de char sur un poste de sécurité palestinien dans le nord de la bande de Gaza, le détruisant partiellement.

«Les raids israéliens sur les territoires palestiniens constituent une guerre déclarée et sans limites», a déclaré le secrétaire de la présidence palestinienne. «Cette guerre qui vise l'Autorité palestinienne et les citoyens palestiniens nécessite que la communauté internationale assure une protection urgente au peuple palestinien», a-t-il ajouté.

Pas de dialogue en vue

Devant la poursuite du cycle de violence, Israël et les Palestiniens ont indiqué qu'aucune rencontre de sécurité n'aurait lieu mardi, en dépit des appels pressants des Etats-Unis aux deux parties de renouer les discussions sur la sécurité entamées la semaine dernière.

Le Département d'Etat américain avait en effet affirmé lundi soir que le premier ministre israélien Ariel Sharon et le président palestinien Yasser Arafat avaient donné leur accord «de principe» pour la tenue de nouveaux pourparlers sur la sécurité.

Peu avant les attaques israéliennes à la roquette, M. Sharon a toutefois affirmé qu'il avait un «plan bien précis» pour rétablir la sécurité, sans le détailler. En visite à Ankara, le ministre israélien des affaires étrangères Shimon Peres a appelé à l'arrêt des violences pour permettre une reprise des négociations de paix.

De son côté, le président George W. Bush a délaissé pour quelques heures la crise des 24 militaires américains retenus en Chine pour rouvrir mardi le dossier tout aussi brûlant du Proche- Orient avec le roi Abdallah de Jordanie, en visite à Washington.

Allègement du bouclage

Dans cette situation explosive, des centaines de travailleurs palestiniens privés de travail depuis six mois ont repris mardi timidement le chemin d'Israël. Pour cette «première étape», l'Etat hébreu a délivré des permis de travail à 3200 Palestiniens.

Les autorités palestiniennes ont qualifié le geste d'Israël de «cosmétique», sachant que 100 000 personnes au total sont privées de travail. Invoquant des questions de sécurité, l'Etat hébreu a décidé de boucler la Cisjordanie et la bande de Gaza après le début de la nouvelle intifada, le 28 septembre.

(kil/sda)