Israël doit «payer le prix du sang versé»

«Je n'ai entendu aucun Palestinien qui lutte appeler à mettre fin au versement de son sang. S'il ne voulait pas que son sang coule, il serait resté à la maison. Ce sang n'a pas été versé pour que nous arrêtions son effusion, mais pour qu'Israël paye un prix», a affirmé le président syrien.

Il a ensuite réitéré l'appel de Damas aux pays arabes pour arrêter toute forme de normalisation des relations avec Israël. «Il est nécessaire d'arrêter toute forme de coopération et réactiver la décision de boycottage» par les pays arabes, a-t-il dit.

Quatorze chef d'Etats, ainsi que Yasser Arafat, le président de l'Autorité palestinienne ont assisté à ce premier sommet de la Ligue arabe depuis 1996. Les premiers intervenants ont accusé Israël d'avoir agressé les Palestiniens et d'être responsable des 110 morts dénombrés ces trois dernières semaines.

Dans un discours musclé, Yasser Arafat a promis que son peuple continuerait à lutter contre Israël jusqu'à la victoire. «Notre peuple qui mène la sainte insurrection (intifada) (...) a fait la promesse à chaque Arabe, musulman et chrétien de poursuivre leur lutte avec tous les moyens légitimes jusqu'à la victoire», a-t-il lancé.

M. Arafat a néanmoins précisé que les Palestiniens voulaient la paix en dépit «des assassinats en masse et des bombardements barbares» perpétrés par Israël. «Nous voulons qu'Israël comprenne que la nation arabe a choisi l'option de la paix à condition qu'Israël adhère au même objectif», avait déjà déclaré dans son discours d'ouverture le président égyptien Hosni Moubarak.

Le prince héritier saoudien Abdallah a proposé de son côté que les pays arabes apportent une aide de 200 millions de dollars aux Palestiniens et une autre de 800 millions pour «préserver l'identité arabe et musulmane de Jerusalem (Est)».

Il a en effet estimé que les Arabes ne pouvaient pas transiger sur l'avenir de Jérusalem-Est, dont les Palestiniens souhaitent faire leur capitale. «Jérusalem est la seule question qui semble réunir les Arabes. C'est le cri de ralliement», a jugé un haut diplomate.

Certains experts pensent en effet que Yasser Arafat veut profiter de la colère du monde arabe pour obtenir des soutiens à sa position dans les négociations avec l'Etat hébreu. Le leader palestinien s'était mis à dos certains pays arabes en négociant secrètement un accord de paix avec Israël en 1993.

La principale question soulevée au sommet est de savoir si les Arabes doivent rompre tout lien avec Israël pour protester contre la violence et l'incapacité, selon eux, de l'Etat hébreu à respecter les accords de paix.

Le prince Abdallah a jugé «naturel» que les Arabes interrompent toutes les initiatives en faveur de l'établissement de relations avec Israël et annulent ceux mis en place depuis la conférence de paix de Madrid en 1991.

L'Egypte et la Jordanie ont conclu des traités de paix avec l'Etat hébreu en 1979 et 1994. Le Maroc, la Tunisie, le Qatar et Oman ont établi quelques liens diplomatiques avec Israël, mais certains ont déjà été rompus.

(sda)