Israéliens et Palestiniens serrent leurs rangs

Plus de cinquante Palestiniens ont été blessés dans des heurts avec l'armée israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les plus violentes agressions se sont produites à Bethléem, devant le tombeau de Rachel. Le bilan des affrontements armés depuis le 28 septembre a atteint 106 morts et plus de 3000 blessés.

Les Israéliens étaient sous le choc du lynchage d'au moins deux de leurs soldats, battus à mort jeudi par des civils palestiniens à Ramallah. De leur côté, les Palestiniens étaient marqués par les représailles aériennes israéliennes, sur six objectifs, tous liés à l'Autorité palestinienne, à Ramallah et Gaza.

Vendredi, M. Arafat a proclamé la libération de la plupart des détenus du mouvement intégriste Hamas et qualifié de «guerre» les attaques israéliennes. Il a pourtant ordonné que les responsables des lynchages de jeudi soient «arrêtés» et a promis une enquête à ce sujet.

Pendant ce temps, à Jérusalem, les négociations pour la création d'un gouvernement d'union nationale en Israël sont passées à la vitesse supérieure. Des offres de participation à un «gouvernement d'urgence» ont été faites au chef de l'opposition de droite Ariel Sharon.

La proposition est contestée. Les Palestiniens et une partie de la communauté internationale accusent M. Sharon d'avoir provoqué la vague de violences dans les territoires en se rendant le 28 septembre sur l'Esplanade des mosquées de Jérusalem.

Des manifestation antisémites ou de désaccord avec la politique de l'Etat hébreux ont été observés dans divers pays. Sept sites juifs ont été la cible d'attaques en France et en Espagne. De leur côté, des milliers de manifestants anti-israéliens se sont rassemblés dans différents pays arabes, critiquant également la politique de Washington.

Dans la matinée, un attentat à l'explosif a frappé l'ambassade britannique à Sanaa, la capital du Yemen, sans faire de victime. Une enquête y était déjà en cours sur une attaque terroriste contre un navire de l'US Navy dans le port d'Aden, qui avait fait jeudi sept tués, 10 disparus et plus de 30 blessés.

Egalement atteint par ce regain de violence, Washington a ordonné la fermeture temporaire de ses ambassades dans une vingtaine de pays du Proche-Orient, d'Afrique et d'Asie.

La Suisse quant à elle est prête à offrir ses «bons offices» pour résoudre cette crise. Le président Adolf Ogi s'est dit préoccupé par la récente escalade de la violence au Proche-Orient.

Réunis au sommet de Biarritz, les députés européens ont quant à eux exhorté Yasser Arafat et Ehoud Barak à participer à une réunion au sommet pour parvenir rapidement à un accord de paix. «Le temps est compté (...)», ont déclaré les Quinze dans une déclaration commune.

Le ministre israélien de la Coopération régionale, Shimon Pérès, a estimé qu'il y avait «beaucoup de chances» qu'un sommet se tienne samedi en Egypte Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan s'est déclaré «optimiste». Au Caire, on estime toutefois que le moment n'est pas approprié pour une telle réunion, opinion qui est partagée par Washington.

(sda)