Des raisons juridiques, morales et financières justifient un
refus de ce crédit demandé par le Conseil fédéral dans le cadre du
deuxième supplément au budget 2000, a affirmé Hermann Weyeneth
(UDC/BE) au nom de la minorité de la commission. Les bases
juridiques pour la prise en charge de telles prestations font
défaut, selon lui.
Pour le président de l'UDC bernoise, la population ne comprend
pas qu'on accorde à l'ex-procureure de la Confédération de telles
indemnités. M. Weyeneth s'est étonné de la diversités des postes
couverts par ce crédit, notamment une résidence secondaire, des
voyages et des gardes du corps.
Le Conseil fédéral blâmé
La délégation des finances du Parlement, qui a refusé d'accorder
l'avance dans l'urgence, a déjà infligé un blâme au Conseil fédéral
en septembre. Il faut maintenant aller de l'avant, a répliqué
Fernand Mariétan (PDC/VS) pour la majorité de la commission.
Selon lui, certains essayent de récupérer politiquement cette
affaire, car ils n'apprécient manifestement pas Carla Del Ponte. Le
gouvernement ne s'est pas rendu compte tout de suite des
conséquences de l'engagement de la procureure au TPI, mais il
s'agit désormais d'assumer cet honneur fait à la Suisse, a estimé
Urs Hofmann (PS/AG).
Refuser ce crédit serait déplacé, a dit de son côté le ministre
des finances Kaspar Villiger. «Nous avons bien compris vos
remarques et allons continuer de chercher des solutions», a-t-il
ajouté.
Supplément le plus bas
Ce montant fait partie du deuxième supplément au budget 2000,
accepté par 125 voix contre une, qui se monte au total à 253,2
millions de francs. Avec la première rallonge, le volume des
suppléments, de 641 millions, est le plus bas enregistré ces treize
dernières années.
Près d'un tiers du second supplément concerne des intérêts
passifs. Des crédits supplémentaires totalisant 35 millions sont en
outre nécessaires dans le domaine de transports pour réparer les
dommages causés par les intempéries de l'an dernier. Vingt millions
iront à des actions humanitaires et 15 millions aux centres de
distribution d'héroïne sous contrôle médical.
(la/sda)