Pierre Pflimlin, malade depuis plusieurs mois, s'est éteint à
l'hôpital. Il était un fervent partisan de l'Europe, une Europe
politique qu'il a défendue inlassablement jusqu'à ses derniers
jours, face à une Union trop exclusivement économique à ses yeux.
«Le fondement essentiel de la Grande Europe doit être de l'ordre
de l'esprit», déclarait cet «euro-optimiste», lors d'un discours
prononcé, sans note, au Conseil de l'Europe à Strasbourg le 5
février 1997. C'était à l'occasion de son 90e anniversaire.
Le combat pour l'Europe se mêlait, chez cet avocat de formation,
à un attachement viscéral à l'Alsace. «Je suis européen d'abord
parce que je suis Alsacien», aimait-il à dire. «L'Europe pour nous,
c'est la fin de l'antagonisme séculaire entre la France et
l'Allemagne».
(klei/sda)