L'ombre des services secrets plane à nouveau sur la Russie

publiziert: Dienstag, 16. Jan 2001 / 11:38 Uhr

Moscou - Nominations à des postes clés d'anciens du KGB, retour à la chasse aux espions... Les services secrets font un retour en force sur la scène politique et publique de la Russie de Vladimir Poutine.

Lui-même ancien agent du KGB, puis chef du FSB (successeur du KGB), le président Poutine a appelé au pouvoir de nombreux responsables des services secrets, à commencer par Sergueï Ivanov, le très influent chef du Conseil de sécurité.

Dans les grandes régions administratives créées par M. Poutine, deux des sept super-préfets viennent du FSB: Gueorgui Poltavtchenko et Viktor Tcherkessov. Ce dernier a été dénoncé par les intellectuels russe pour avoir réprimé la dissidence à l'époque soviétique. Et les autres super-préfets comptent parmi leurs adjoints de nombreux représentants des «services».

C'est aussi à des spécialistes des services secrets que Poutine a confié le secteur des ventes d'armes. L'ancien chef du service d'analyse des services de renseignement extérieur (SVR), le général Mikhaïl Dimitriev, a été nommé vice-ministre de la défense, chargé des exportations d'armes.

D'autres nominations peuvent paraître plus surprenantes, comme celle du général Iouri Demine, ancien du KGB et du FSB, devenu vice- ministre de la justice, et celle du chef du FSB pour l'Extrême- Orient russe, le général Sergueï Verevkine-Rokhalski, promu vice- ministre des impôts. L'ancien chef du SVR Viatcheslav Troubnikov est devenu vice- ministre des affaires étrangères et son ancien adjoint, Alexeï Chtcherbakov, vice-ministre des communications. Ces nouveaux responsables se présentent parfois sous un jour inattendu. «Tout est dans les mains de Dieu. Ces derniers temps, je ne lis presque rien d'autre que la Bible», déclarait le général Poltavtchenko (10 ans au KGB), super-préfet de la région centre, dans une interview au mensuel Delovye Lioudi.

L'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine il y a un an a également relancé la traque aux espions. Quatre cents agents étrangers ont été démasqués en l'an 2000, selon le FSB qui a dénoncé «l'intensification des activités subversives des services étrangers en Russie». L'affaire la plus spectaculaire a été celle de l'Américain Edmond Pope, condamné en décembre à 20 ans de camp pour espionnage, puis gracié par le président Poutine. Le FSB a également fait condamner plusieurs diplomates et chercheurs accusés d'avoir collaboré avec des services étrangers, ainsi que des militants anti-nucléaires, finalement blanchis par la justice. Des procès critiqués par l'opposition libérale pour le manque de consistance des accusations.

La population ne semble pas s'inquiéter outre mesure de l'influence croissante des services secrets. Selon un sondage publié en novembre, quelque 44 % des Russes considèrent comme très positif ou plutôt positif l'accession à des postes dirigeants d'anciens des «services». «L'opinion publique est en train d'évoluer positivement vis-à-vis des services secrets», se félicite un porte-parole du SVR, Alexandre Iourtchenko.

De quoi donner du poids aux rumeurs rapportées par la presse sur la prochaine fusion des services de sécurité en une nouvelle entité qui reprendrait le nom du KGB, symbole pour les Occidentaux de la répression des droits de l'homme en URSS et de la grande époque de l'espionnage soviétique.

(sda)

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