La Suisse refuse de presser le pas vers l'Union européenne

L'initiative «Oui à l'Europe!» a recueilli 1 979 154 non et 600 414 oui. Le fossé linguistique n'est pas aussi profond que prévu. Même la Suisse romande et les deux Bâles, qui avaient dit oui à l'EEE en 1992, ont rejeté l'initiative. Leur refus est toutefois moindre que celui du reste du pays.

Opposition très forte outre-Sarine

L'opposition la plus forte est venue d'outre-Sarine. Appenzell Rhodes-intérieures et Uri détiennent la palme avec respectivement 93,2 % et 90,6 % de «non». Dans presque tous les autres cantons alémaniques, le taux de rejet est supérieur à 80 %.
Le Tessin, qui s'était distingué en mai dernier avec Schwytz par son refus des accords bilatéraux se situe aussi dans cette fourchette avec 84,1 % de non. Seuls Berne (76,5 %), Zurich (76,3 %), Bâle-Ville (70,8 %) et Bâle-Campagne (77,3 %) se sont montrés un peu plus europhiles.

Non romand

Mais la grande surprise est venue de Suisse romande, où aucun canton ne s'est prononcé en faveur de l'initiative. Contrairement au vote sur l'EEE où la proportion de «oui» avait grimpé jusqu'à 80 %, le «non» l'emporte partout.
Les moins défavorables à l'ouverture immédiate de négociations d'adhésion ont été les Neuchâtelois (51,2 % de non). Suivent les Jurassiens (55,8 %), les Genevois (58,9 %) et les Vaudois (60,6 %). Par contre, le rejet de l'initiative est très net aussi bien à Fribourg (72,7 %) qu'en Valais (79,1 %).

L'interprétation des résultats fera couler encore beaucoup d'encre. Suivant le Conseil fédéral, les partisans d'une adhésion à moyen ou long terme ont en effet joint leurs voix aux opposants absolus à toute entrée de la Suisse dans l'UE pour refuser un dégel immédiat de la demande suisse d'adhésion.

(ba/news.ch)