Les socialistes rejettent la loi sur le personnel

Le «non» à la loi sur le personnel a réuni pratiquement tous les suffrages. Quatre délégués se sont abstenus. Lors des discussions, de nombreux intervenants surtout romands, ont pris la parole pour convaincre les plus sceptiques de la nécessité de s'engager clairement contre la loi.

Si celle-ci est adoptée, le personnel de la Confédération ne sera plus protégé, ont-ils souligné. Ce texte contient des dispositions discriminatoires. Le licenciement en masse sera possible. Il ne s'agit pas que de défendre les fonctionnaires, mais de défendre le service public, a déclaré le conseiller national jurassien Jean-Claude Rennwald.

Les socialistes avaient déjà exprimé leur opposition à la loi supprimant le statut de fonctionnaire lors des débats aux Chambres fédérales. Le comité central avait en outre décidé en avril de soutenir le référendum lancé par l'Union fédérative du personnel des administrations et des entreprises publiques.

Militaire, AVS: unanimité

Les autres objets n'ont presque pas suscité de débat. Le comité central a recommandé à l'unanimité le oui à l'initiative populaire pour une réduction de moitié des dépenses militaires par rapport à 1987. L'argent économisé irait notamment à un renforcement de la politique de paix. La Confédération affecterait en outre un milliard de francs à un fonds de reconversion.
Les deux initiatives pour une flexibilisation de l'âge de la retraite n'ont également récolté aucune opposition. Ces deux textes, lancés séparément par les Verts et la Société suisse des employés de commerce, demandent l'introduction d'une retraite à la carte dès 62 ans.

Selon la conseillère nationale zurichoise Christine Goll, le PS doit s'engager activement dans cette campagne. Il s'agit en effet d'une chance de donner un signal clair dans le cadre de la 11e révision de l'AVS.
Egalement à l'unanimité, le comité central du PS a rejeté l'initiative Denner pour «des coûts hospitaliers moins élevés». Ce texte, qualifié d'absurde par les socialistes, entend supprimer l'obligation de conclure une assurance maladie, sauf pour la couverture d'une hospitalisation.

Préparation du Congrès

Le comité central a par ailleurs fini de préparer le congrès des 14 et 15 octobre à Lugano. Les socialistes seront appelés à renouveler leur équipe dirigeante. Le comité leur propose d'élire la Genevoise Christiane Brunner à la présidence, la Zurichoise Christine Goll et le Schaffhousois Hans-Jürg Fehr aux postes de vice-présidents. Les trois candidats étaient seuls en lice.
Le successeur de Jean-François Steiert, qui quittera ses fonctions de secrétaire général le 16 octobre, sera quant à lui élu par une assemblée des délégués encore à créer. Le comité a décidé de faire paraître une annonce dans la presse à mi-septembre.
Les candidats auront jusqu'au 10 octobre pour postuler. A ce jour, seul le député au Grand conseil bernois Michael Kaufmann a fait connaître son intérêt pour cette fonction.

Nouvelles structures maintenues

Le Congrès sera également appelé à se prononcer sur les nouveaux statuts du parti. Les deux tiers des membres du comité présents ont décidé de maintenir la proposition de créer une assemblée des délégués de quelque 400 personnes siégeant au moins deux fois par ans.
Cette nouvelle instance, appelée à voter les mots d'ordre du parti en vue des votations fédérales et à lancer des référendums, était notamment combattue par le section bernoise du PS.

Le comité a apporté la dernière touche au manifeste pour le service public qui sera aussi soumis au Congrès. Ce document défend une participation fortement majoritaire de la Confédération dans le capital de Swisscom. Le PS entend recourir au référendum si le Parlement décidait la vente des actions du géant bleu.

(ba/sda)