Macédoine: l´armée passe à l´offensive

En début d´après-midi, des soldats se sont déployés pour la première fois aux abords de deux villages occupés par les rebelles, Vaksince et Lojane. Les troupes étaient suivies par des unités d´élite de la police qui tentaient de prendre position dans Vaksince pour en évacuer des civils à bord d´ambulances.

Des tirs d´arme automatique étaient entendus depuis ce secteur. Au même moment, les bombardements intensifs déclenchés le matin se poursuivaient sur le village voisin de Slupcane, bastion de l´Armée de libération nationale (UCK).

Des morts et des blessés

Skopje, qui avait haussé le ton face à une impasse sur le terrain chaque jour plus intenable, les rebelles contrôlant depuis le début du mois une dizaine de villages proches de Kumanovo, a finalement opté pour une réponse musclée. Et ce malgré les appels à la retenue de la communauté internationale et les tentatives de dialogue avec les rebelles menées par les partis albanais de Macédoine.

Selon la guérilla, les bombardements de jeudi ont fait sept morts et des blessés civils. En particulier lorsqu´un obus a touché le sous-sol d´une maison où étaient terrés des villageois.

Pas de solution militaire

De son côté, le secrétaire général de l´OTAN, George Robertson, a estimé qu´il n´y aurait pas de solution militaire à la crise. Il a dénoncé l´"occupation injustifiée de villes et villages du nord de la Macédoine par des extrémistes armés". Les opérations militaires contre les positions de l´UCK dans la région de Kumanovo avaient débuté le 3 mai, après une attaque contre une patrouille qui avait coûté la vie à deux soldats à Vaksince. Mais le conflit s´était rapidement installé dans un face-à-face tendu. Les bombardements et les appels à désarmer sont restés sans effet sur les groupes d´hommes armés qui occupaient ouvertement une dizaine de villages.

Agacement

Face aux sommations de la communauté internationale, le gouvernement avait accepté le 17 mai de suspendre ses opérations sauf pour riposter à des "provocations".
Depuis, les échanges de tirs se sont pourtant poursuivis, l´armée et l´UCK s´en rejetant mutuellement la responsabilité. Skopje avait alors laissé entrevoir de plus en plus clairement qu´une opération d´envergure se préparait, et exprimé son agacement vis-à-vis de "certains membres de la communauté internationale", accusés d´une attitude trop conciliante envers les rebelles.

(ba/sda)