Marion Jones reçue 2 sur 5

Chez les messieurs, une sensation a par ailleurs été enregistrée avec la victoire du Grec Konstantinos Kenteris lors de cette journée qui a par ailleurs sacré l'Estonien Erki Nool (décathlon), le Cubain Ivan Pedroso (longueur) et la Biélorussei Yanina Korolchik (poids).

Déjà championne olympique du 100 m, Marion Jones n'a jamais été inquiétée dans ce long virage vers une deuxième médaille d'or, qu'elle a bouclé en 21''84, meilleure performance mondiale de l'année. Ce test sur le demi-tour de piste était pour elle d'autant plus crucial que son époux fait la Une de l'actualité pour ses multiples contrôles positifs à la nandrolone.

Il avait aussi une valeur symbolique puisqu'il efface l'échec des Mondiaux de Séville, où, lancée dans une semblable course aux titres, elle avait dû renoncer avant l'attaque du virage, victime d'une blessure au dos en demi-finale. Ce jour-là, C.J. s'était déjà illustré en boxant son pupitre de rage dans les tribunes. Cette fois, il fut et pour cause d'une rare discrétion...

Chez les messieurs, Konstantinos Kenteris a fait l'effet d'une bombe en dominant une course sans réel favori en 20»09, meilleur temps personnel. Personne n'aurait misé un drachme sur le Grec, même s'il avait fait preuve de beaucoup d'autorité en séries. La plupart des 100 000 spectateurs du Stade olympique surveillaient plutôt le coureur de Trinidad, Ato Boldon, toujours placé, jamais sacré, ou encore l'Américain John Capel, invité surprise de ces Jeux grâce aux blessures de Maurice Green et de Michael Johnson aux sélections américaines.

Kenteris, qui n'est pas sans rappeler l'Italien Pietro Mennea - star du 200 m des années 70 -, en moins véloce mais en plus puissant, leur a brûlé la politesse grâce à un final ravageur. Le Britannique Darren Campbell a dû se contenter de l'argent, Boldon du bronze tandis que les Américains ont été écartés du podium. A 27 ans, le Grec prend rang de star et a déjà fixé rendez-vous à ses rivaux pour dans quatre ans, sur ses terres, à l'occasion des Jeux d'Athènes.

Ivan Pedroso, lui, a enfin obtenu l'or olympique après avoir évolué dans l'ombre de l'Américain Carl Lewis Lewis pendant si longtemps. Mais le Cubain s'est fait des frayeurs, qui a été poussé jusqu'au bout de lui-même par l'Australien Jai Taurima. Soutenu par tout le public, ce dernier a franchi 8m49 contre 8m55 à Pedroso, à son dernier essai. Au poids féminin par ailleurs, la Biélorusse Yanina Korolchik a signé à 23 ans son premier succès majeur, aux dépens notamment de la Russe Larisa Pelechenko et de l'Allemande Astrid Kumbernuss.

L'athlète le plus complet de ces Jeux est un Estonien, Erki Nool, sacré à l'arraché avec 8641 points devant le Tchèque Roman Sebrle et l'Américain Chris Huffins, qui, après avoir mené pratiquement tout le concours, a craqué sur la fin. Déception également du côté du recordman du monde, le Tchèque Tomas Dvorak, qui avait affiché son ambition de battre à Sydney son record du monde mais a finalement dû se contenter de la sixième place.

Champion d'Europe en 1998, Erki Nool (30 ans) avait pourtant bien failli terminer son décathlon dès la septième épreuve, le lancer du disque. Le juge de plateau ayant estimé qu'il avait mordu ses trois essais, il avait été crédité d'un zéro. Après avoir porté réclamation auprès du juge-arbitre, Nool devait être rétabli dans le concours avec un jet à 43m66, qui lui permettait de rester dans le coup. Et de quelle façon !

(sda)