Philippines: Gloria Arroyo ne baisse pas la garde

Ces personnalités sont soupçonnées d'avoir cherché à renverser le gouvernement philippin mardi, lors des émeutes considérées comme les plus graves depuis quinze ans dans la capitale. L'ancien ambassadeur philippin aux Etats-Unis Ernesto Maceda, qui officiait aussi comme porte-parole de l'ex-chef d'Etat, a été arrêté à son tour à son domicile.

Cette arrestation fait suite à celle du sénateur Juan Ponce Enrile, interpellé mardi pour son rôle présumé dans l'attaque du palais présidentiel par des milliers de partisans d'»Erap» (copain), surnom populaire de l'ancien acteur de série B devenu président.

En fuite

En revanche, Gregorio Honasan, instigateur amnistié de coups d'Etat dans les années 80, est toujours en fuite, contrairement à ce qui avait été annoncé. Il en va de même pour l'ancien chef de la police Panfilo Lacson.

Mme Arroyo a prévenu lors d'une conférence de presse qu'il n'était pas question pour elle de «baisser la garde». D'autres arrestations vont suivre, rendues possibles par l'instauration mardi d'un «état de rébellion» qui autorise la police à détenir des suspects pour une période indéterminée. Selon le secrétaire à la Justice Hernando Perez, il ne devrait durer que «quelques jours».

La fermeté de la présidente a été saluée par le monde des affaires philippins. La bourse de Manille a clôturé en hausse de 4,1 % mercredi.

Elections législatives maintenues

Par ailleurs, les élections législatives et locales prévues le 14 mai prochain dans l'archipel auront lieu comme prévu, a annoncé le président de la commission électorale Alfredo Benipayo. Plusieurs hommes politiques et journalistes s'étaient auparavant inquiétés d'un éventuel report du scrutin.

«Il n'y a jamais eu la moindre appréhension de ma part quant à une annulation des élections en raison des récents développements», a déclaré M. Benipayo devant la presse. Au contraire, «il y aura même davantage d'ordre», a-t-il assuré.

Calme apparent

Aux abords du palais présidentiel de Malacanang dans le centre de Manille, la situation était tout à fait calme. L'armée a réaffirmé que la situation était entièrement sous contrôle. Les renforts dépêchés dans la capitale y resteront jusqu'à nouvel ordre.

Les partisans de M. Estrada - rassemblés en une foule compacte tous les jours depuis l'arrestation de leur leader pour corruption le 25 avril - ont complètement disparu des rues de la capitale. Manille a été nettoyées des dernières traces d'émeutes.

La tension reste toutefois palpable: cinq conteneurs et du fil barbelé ont été disposés au milieu de l'avenue empruntée la veille par quelque 8000 manifestants, pour la plupart des jeunes descendus des faubourgs les plus pauvres de Manille.

(kil/sda)