Policier prône l'intervention de l'Etat pour casser les prix

Solder les cachets à deux ou trois bahts dans les rues provoquerait un effondrement des prix et forcerait trafiquants et revendeurs à déserter un marché trop risqué pour des profits négligeables, a plaidé Sunthorn Saikwan, le No 2 de la police municipale de Bangkok. Un cachet d'amphétamines se paie normalement 50 à 100 baths (entre 1 et 2 dollars) à Bangkok. Toutefois, le policier a estimé que des châtiments sévères devaient rester en place pour tous ceux impliqués dans le négoce des stupéfiants.

Peines de mort

«Les sanctions doivent être dures et les trafiquants et les producteurs punis de la peine de mort», a affirmé le commissaire, cité par le quotidien «The Nation». Selon la police, plus de 60 % des détenus dans les prisons thaïlandaises ont été condamnés pour production, trafic ou usage de drogues. Plus la police en détruit, plus elle en saisit. La Thaïlande est accro aux amphétamines, à tel point que les cachets oranges de «ya ba», la «drogue qui rend cinglé», sont devenus l'ennemi public No 1. Les chiffres sont édifiants. En 1999, les autorités ont saisi plus de 50 millions de cachets, selon le Bureau de contrôle des narcotiques. Contre 33,4 millions en 1998 et seulement 9 millions en 1996. Les autorités thaïlandaises sont de plus en plus inquiètes par ce flot d'amphétamines qui provient du Triangle d'Or, aux confins de la Birmanie, du Laos et de la Thaïlande.

Sécurité nationale

Moins coûteuses à concocter que l'héroïne, sources d'énormes bénéfices, les amphétamines sont devenues «la plus sérieuse menace à la sécurité nationale», susceptible de «déstabiliser» la société, s'est alarmée l'armée thaïlandaise. La Thai Farmers Bank (TFB) a calculé que les amphétamines représentaient chaque année pour la Thaïlande un fardeau socio- économique de 50 milliards de bahts. Les drogués aux amphétamines en dépenseraient autant (un bon milliard de dollars annuellement) pour satisfaire à leur besoin, selon la banque.

(la/sda)