Procès OTS: le défilé de nostalgiques de la secte se poursuit

Ainsi, cet ancien professeur d'équitation de 70 ans, qui avait le grade de «cape dorée» dans la secte. Sa femme dont il était séparé, Mercedes, est morte en décembre 1995 avec 15 autres adeptes de l'OTS dans une «tuerie-suicides» dans le Vercors (est).

Cette homme explique qu'il est venu à Grenoble pour défendre son ami le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, seul prévenu dans ce dossier et accusé de «participation à une association de malfaiteurs»: «On cherche un bouc émissaire, et je ferai tout pour le sortir de là». Selon lui, les massacres en Suisse qui ont fait 48 victimes ont un seul responsable: le chef de la secte, Jo Di Mambro qui a appelé certains adeptes et est mort avec eux. «S'il m'avait appelé, j'y serais allé ... ces gens ont choisi de mourir pour aller dans l'au delà, pour une autre mission. Si un autre que Di Mambro avait proposé la mort, ça n'aurait pas marché», dit-il.

Pour le massacre du Vercors, le septuagénaire explique: «ils étaient frustrés de ne pas avoir été appelés par Di Mambro, ils ont fait cela seuls, sans aide extérieure et c'est archi-évident que les responsables (des massacres) sont morts». Pour lui, les écrits ésotériques de M. Tabachnik n'auraient pas pu pousser les gens au suicide car «ça nous dépassait, on ne comprenait pas». Mercredi soir, un graveur suisse de 56 ans, également «cape dorée» a expliqué qu'avec sa compagne «il s'était engagé à donner sa vie pour l'Ordre», mais qu'il n'avait pas été «appelé». Pour lui, le fait que des parents aient «emmené leurs enfants dans ces massacres est une preuve d'amour supplémentaire car ils ne voulaient pas les laisser seuls». Le procès se déroule jusqu'au 30 avril.

(sda)