Proche-Orient: Le conflit israélo-palestinien s´étend aux frontières

"Si nous ne voyons pas de changement dans la violence dans les deux prochains jours, nous considérerons cela comme un arrêt des négociations et M. Arafat en sera responsable", a dit M. Barak à Tel-Aviv en menaçant les Palestiniens d´une très sévère répression.

"Il s´avère aujourd´hui qu´il n´y a apparemment pas de partenaire pour faire la paix", a-t-il poursuivi dans une référence à M. Arafat. "C´est une vérité douloureuse, mais c´est la vérité à laquelle nous sommes confrontés et dont nous devons en tirer la conclusions."

Destruction d´un lieu saint

Les Palestiniens ne cèderont pas aux "menaces" proférées à leur encontre par M. Barak, a répliqué samedi le ministre palestinien de l´Information, Yasser Abed Rabbo. La mise en garde israélienne est intervenue après neuf jours de sanglants affrontements qui ont fait 88 morts dont 75 Palestiniens, 10 Arabes israéliens et 3 Israéliens.

Samedi, à coup de barres de fer, de pioches et d´outils divers, des milliers se Palestiniens ont détruit la Tombe de Joseph, symbole honni de l´occupation israélienne évacué plus tôt par les forces de l´Etat hébreu.

Trois soldats israéliens capturés

Dans le même temps, M. Barak subissait un autre coup dur. Des combattants anti-israéliens du mouvement chiite Hezbollah ont capturé trois soldats israéliens, lors d´une incursion derrière la ligne de cessez-le-feu de 1967, aux confins de Liban, d´Israël et de la Syrie.

Cette opération a entraîné une réaction violente d´Israël. Vingt civils libanais ont été blessés samedi, dans le sud-est du Liban, par des tirs d´hélicoptères et des bombardements israéliens. Du côté israélien, sept soldats ont été blessés dans des accrochages avec le Hezbollah.

Le Hezbollah a proposé d´echanger les trois militaires contre 19 prisonniers libanais en Israël, mais Israël a accusé Damas d´être derrière cette opération et l´a menacée de représailles.

Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk al-Chareh a affirmé que "l´action et les revendications de la résistance libanaise", dirigée par le Hezbollah, étaient "légitimes". Il a fait porter sur Israël "la responsabilité de l´escalade dangereuse au Liban sud (..) qui a commencé avec les crimes sanglants commis contre le peuple palestinien".

"Nous ne reculerons devant aucun effort pour obtenir le retour rapide de nos fils chez eux", a dit M. Barak en affirmant avoir eu à ce sujet des entretiens avec le secrétaire général de l´ONU Kofi Annan, sans en révéler la teneur.

Diplomatie impuissante

Face à ces violences, la diplomatie paraissait impuissante. Le Conseil de sécurité des Nations unies a repris samedi après-midi des consultations pour l´adoption d´une résolution sur le Proche-Orient. Le président américain Bill Clinton a annulé samedi ses déplacements électoraux et a parlé au téléphone avec MM. Barak et Arafat.

(klei/sda)