Tennis: une défaite sans appel

La finale, qui se disputera jeudi au meilleur des cinq sets, opposera Haas au Russe Yevgeny Kafelnikov (no 5).

Arrivé à Sydney avec un dos en compote, Tommy Haas est monté en puissance au fil des tours. Au lendemain de son redressement presque miraculeux contre le Biélorusse Max Mirnyi (ATP 53), l'Allemand a affiché une régularité de métronome en fond de court. Très incisif également en retour, il a très vite placé Federer dans une situation intenable. Le Suisse a eu le tort de trop se précipiter, de perdre la ligne de conduite qu'il avait parfaitement tenue lors de ses quatre premiers matches. «Je n'ai pas trouvé mon tennis», devait-il avouer.

Federer perdait le premier set sur un break concédé au neuvième jeu. Il cédait ensuite d'entrée dans la seconde manche son engagement. Dans le sixième jeu, il galvaudait alors sur trois fautes directes trois balles d'égalisation à 3-3 qui l'auraient peut-être remis sur les bons rails. Deux erreurs en coup droit et une en revers faisaient le bonheur de Tommy Haas, qui connaissait à cet instant le seul moment délicat de toute la rencontre. A 4-2, l'Allemand signait un nouveau break pour s'ouvrir définitivement les portes de la finale. Sur cette fin du second set, Roger Federer est retombé dans des travers coupables qu'il croyait avoir gommé depuis quelques semaines.

Avec Di Pasquale, Federer trouvera sur sa route le joueur auquel il avait succédé en 1998 au palmarès des champions du monde juniors. Le Français de Genève est tombé, comme Federer, devant un adversaire beaucoup plus fort que lui. Yevgeny Kafelnikov se fait, en effet, un devoir de remporter la médaille d'or après le feu nourri des critiques qu'il avait allumé en annonçant, dans un premier temps, son forfait pour ces Jeux de Sydney. Le Russe s'est ravisé pour arriver en Australie animé par une rare détermination.

En quart de finale, «Kafel» n'avait laissé aucune chance à Gustavo Kuerten. En demi, il a joué un ton trop vite pour le malheureux Di Pasquale. Jeudi, il sera le favori logique de cette finale qui lui permettrait de devenir, après Miloslav Mecir, Marc Rosset et Andre Agassi, le quatrième champion olympique de l'ère Open.

La médaille de bronze reviendra au joueur qui aura le mieux digéré sa défaite en demi-finale. «Je dois m'efforcer de penser toujours de manière positive», lâchait Federer. «Je ne crois pas que toute ma confiance s'est envolée sur ce seul match contre Haas». Contre Di Pasquale, qu'il n'a jamais rencontré sur le circuit, le Bâlois devra impérativement retrouver tout son punch sur les enchaînements service-volée. Son salut passe par l'attaque.

(sda)