Viande de porc contaminée en Autriche

Annuellement, la Suisse importe plus de 10 000 tonnes de porc d'Autriche, relève samedi le quotidien «Blick». Cela correspond à 98 % des importations de cette viande. Une escalope de porc sur seize est autrichienne.

Vendredi, la section suisse de l'organisation internationale de protection des animaux «Vier Pfoten» estimait dans un communiqué que cette «viande chimique» a également garni les assiettes des Suisses.

L'Office vétérinaire fédéral (OVF) ne peut pas contrôler toute la viande importée. Il effectue des contrôles ponctuels, explique son porte-parole dans le «Blick». Bien que cette nouvelle affaire le déçoive, Heinz K. Müller n'est pas surpris. La guerre continuelle des prix débouche sur de tels dérapages, selon lui. Selon les articles parus dans la presse, les substances incriminées peuvent engendrer des cancers ou endommager le génotype après leur ingestion par l'homme. Certaines exploitations autrichiennes ont aussi dû répondre par le passé à des critiques, révélant la présence de pesticides et de métaux lourds dans la viande.

Huit porcheries ont été fermées dans le pays, selon la presse de samedi. En tout, pas moins de 63 exploitations sont passées sous la loupe. Les premiers résultats sont attendus pour lundi. Comme des vétérinaires allemands pourraient être impliqués dans cette affaire, Interpol a été contacté. Le magasine autrichien «Format» cite un haut responsable de la lutte contre la criminalité qui craint que cette affaire ne soit que «la pointe de l'iceberg». Toujours selon cette source, certains experts estiment que la moitié des 3,5 millions de porcs du pays ingèrent de tels produits.

En Autriche, quatre substances de type antibiotiques peuvent être autorisées pendant l'élevage de jeunes porcs et boeufs, notamment en cas de diarrhées. Selon les vétérinaires, il ne s'agit pas d'antibiotiques qui se retrouvent dans la viande.

En Suisse, l'utilisation d'hormones en tant qu'accélérateur de croissance est interdite depuis les années quatre-vingt, rappelle Heinz K. Müller. Pour que la viande puisse être importée, elle ne doit pas contenir ces substances. Les antibiotiques, utilisés dans le même but, sont interdits dans les élevages depuis le début 1999. Ils ne peuvent être prescrits qu'à des fins thérapeutiques.

(sda)