Washington et Pékin progressent vers une solution de la crise

Six jours après l'atterrissage en catastrophe de l'appareil américain dans l'île de Hainan (sud) à la suite d'une collision avec un chasseur chinois, les 24 militaires américains se sont entretenus pendant une heure avec deux diplomates de l'ambassade des Etats-Unis en Chine, dont l'attaché militaire Neal Sealock.

«Nous avons examiné leur état de santé et leur bien-être», a déclaré M. Sealock à l'issue de cette deuxième rencontre. «L'équipage a bon moral, ils espèrent être libérés de la situation présente et pouvoir rentrer chez eux.»

Une première rencontre avait eu lieu mardi soir en présence de responsables chinois, quelque 60 heures après la collision aérienne survenue dimanche à une centaine de kilomètres des côtes chinoises. L'équipage américain est depuis hébergé dans une caserne située en dehors de Haikou, la capitale de l'île de Hainan, sans contact avec l'extérieur.

Troisième rencontre samedi

L'ambassadeur des Etats-Unis en Chine, Joseph Prueher, a annoncé qu'une troisième rencontre était prévue samedi. «Nous avons engagé des discussions intensives avec les Chinois aux échelons appropriés», a-t-il déclaré, alors que parvenaient des deux côtés des signes d'apaisement.

Les Etats-Unis et la Chine «progressent» vers une solution de la crise, a ainsi assuré le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer. Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell s'est dit pour sa part encouragé par la tournure des tractations.

Calmer le jeu

La veille, le président chinois Jiang Zemin, en visite au Chili, avait lui aussi manifesté une volonté de calmer le jeu, en déclarant que «dirigeants tant chinois qu'américains doivent gérer cette question en tenant compte des intérêts supérieurs des relations bilatérales afin de trouver une solution adéquate».

M. Jiang a cependant répété sa demande d'excuses américaines pour l'incident aérien. Washington rejette toujours cette requête, dément toute responsabilité et exige la libération des 24 membres de l'équipage et la restitution de l'avion espion.

A Pékin, les médias officiels ont poursuivi leur dénonciation des Etats-Unis en se concentrant sur le sort de Wang Wei, le pilote du chasseur chinois porté disparu depuis la collision aérienne.

Récit du coéquipier

Son coéquipier, qui a participé à l'interception de l'appareil américain à bord d'un autre chasseur, a donné à la télévision sa version des faits. Sans surprise, il a incriminé l'avion espion. Celui-ci «a viré brusquement en direction de l'avion (chinois) piloté par Wang Wei», a accusé le commandant Zhao Yu.

«J'ai vu l'appareil américain percuter de son nez et de son aile gauche l'avion de Wang Wei. L'une des hélices de l'avion américain a taillé en pièces la queue de l'appareil chinois» a-t-il ajouté, précisant que les deux chasseurs chinois s'étaient approchés à 400 mètres de l'avion américain pour tenter de l'intercepter.

(kil/sda)