Washington: l´amnistie de Marc Rich disputée

La Maison Blanche a annoncé lundi que le président Bush avait renoncé à explorer la possibilité de casser les pardons les plus controversés accordés par l´ex-président. "Bien qu´il ne soit pas forcément d´accord avec les grâces accordées par son prédécesseur, ce dernier a pris ces décisions conformément à ses prérogatives constitutionnelles", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer. "Le président ne cherchera pas à savoir s´il a ou non l´autorité de revenir sur ces grâces", a-t-il précisé.

Pour le président Bush, "la Constitution octroie au président une autorité sans entraves d´accorder des grâces", a-t-il ajouté. La décision de M. Clinton en faveur de Marc Rich a suscité une vive polémique aux Etats-Unis, certains estimant que cette mesure a pu être influencée par les dons importants de l´ex-épouse du financier au profit des démocrates.

Sénat sceptique

Autre son de cloche du côté de la chambre des Représentants. "L´ex-président Clinton n´a pas donné assez d´explications quant à son geste", a expliqué le président de la commission Dan Burton. Il a demandé tous les documents nécessaires auprès du département de la justice, des archives nationales, du comité national du parti démocrate, de l´étude et de deux autres bureaux d´avocats impliqués.

En 1983, Marc Rich, négociant en matières premières, avait fait l´objet d´un jugement pour fraude fiscale, faux, crime organisé et commerce avec l´Iran. Il se réfugia en Suisse avec son associé Pincus Green. Le jugement empêchait depuis M. Rich de se rendre aux Etats-Unis.

Soutien financier aux Démocrates

Son ex-femme Denise Rich a fait don au parti démocrate américain de plus d´un million de dollars (1,65 million de francs) depuis 1993. De son côté, il a versé 120 000 dollars à Hillary Clinton pour sa candidature au Sénat l´an passé. Selon Mme Rich, il n´y aurait aucun lien entre l´amnistie de son ex-mari et leur soutien au combat politique des Clinton.

Contrairement à la coutume, Bill Clinton n´a pas consulté le département de la justice et le ministère public pour prendre sa décision. La commission veut également approfondir si l´ex-chef de l´Etat avait des motifs illégaux d´accorder cette grâce.

(klei/sda)