Yoko Ono dit avoir surmonté la mort de son époux

«Ce sentiment d'anéantissement, de dépression et de doute a disparu parce que j'y ai travaillé durant vingt ans» a-t-elle expliqué. «Chaque année, j'ai fait quelque chose pour John et son oeuvre. Je l'ai fait autant pour notre fils Sean que pour moi.»

A son avis, cette tâche de lui a permis de mieux supporter son chagrin. Interrogée cette semaine à Londres, elle a confié que le jour anniversaire de l'assassinat, elle serait toute seule dans l'appartement du building devant lequel s'est déroulé le drame.

Position foetale

Le 8 décembre 1980, le couple Yoko Ono et John Lennon posent pour une photo désormais célèbre. Nu et en position foetale, Lennon s'agrippe à son épouse.

Peu avant 23 heures, Mark David Chapman loge quatre balles dans le corps du chanteur. L'assassin, intercepté peu après, voyait en Lennon le symbole de la corruption des rock stars.

Condamné en 1981 à la prison à vie, le meurtrier a expliqué en 1992, lors d'une interview télévisée, qu'il avait tué le chanteur pour s'approprier «un peu de sa célébrité», qu'il n'avait pas «tué une personne réelle», mais «une image».

Fin d'une époque

John Lennon venait d'avoir 40 ans et tentait de relancer sa carrière avec «Double Fantasy», disque sur lequel alternent des titres interprétés par John ou Yoko. Cet album contient deux tubes: «Starting Over» et «Woman».

Le décès de John Lennon marque la fin d'une époque pour toute une génération. Il était l'âme des Beatles, groupe qu'il avait créé en 1960 avec George Harrison et Paul McCartney, rejoints plus tard par le batteur Ringo Starr. En 1962, leur chanson «Love me do» amorce une révolution dans le monde du rock et de la pop.

Epuisé par les tournées épuisantes et le rythme éffréné de leurs enregistrements, John Lennon se retire quelque temps en Inde en 1968 avec la jeune japonaise Yoko Ono qui deviendra sa seconde femme. Il s'installe aux Etats-Unis en 1970, l'année où les Beatles se séparent.

Libération refusée

Au début du mois d'octobre dernier, Mark David Chapman s'est vu refuser par la justice américaine sa première demande de libération sur parole. La perspective que cet homme de 45 ans puisse sortir de la prison d'Attica (nord de New York) avait provoqué une importante mobilisation.

Condamné à la réclusion perpétuelle avec un minimum de vingt ans qu'il vient de purger, M. Chapman devra attendre deux ans avant de pouvoir déposer une nouvelle demande.

(bb/sda)