Athlétisme: Emil Zatopek, une figure légendaire des Jeux

Né à Koprivnica, en Moravie du nord, ce fils de menuisier, ouvrier dans une usine de chaussures le jour, étudie la chimie la nuit. Puis il s'enrôle dans l'armée où il s'élèvera au grade de colonel et où il trouvera de bonnes conditions pour développer ses dispositions pour la course à pied.

Dur au mal, le Tchèque est aussi un précurseur en matière d'entraînement. Il entrecoupe ses séances quotidiennes de 30 kilomètres de sprints prolongés.

Vainqueur du 10 000 m des Jeux de Londres en 1948, après avoir pris un tour à ses adversaires, sauf au Français Alain Mimoun qui deviendra son ami, Zatopek est battu d'un souffle par le Belge Gaston Reiff dans le 5000 m.

En juin 1949, premier record du monde, celui du 10 000 m. De 1949 à 1955, il en établit 17 autres, du 5000 m au 30 kilomètres. Il est le premier athlète à parcourir plus de 20 kilomètres en une heure (20,052 km le 29 septembre 1951). Premier sous les 29 minutes (28'54''2) au 10.000 m, le 1er juin 1954 à Bruxelles, il améliorera son record du monde à cinq reprises, le faisant progresser de 41''2 en cinq ans.

Celui que l'on surnomme la «locomotive tchèque» se présente diminué aux Jeux de Melbourne en 1956 et se classe 6e du marathon, à plus de 4 minutes de son ami Mimoun, qu'il salue à l'arrivée.

Membre du parti communiste, il proteste publiquement contre l'intervention de l'URSS après le Printemps de Prague, ce qui lui coûte son poste au ministère de la Défense.

Exclu de l'armée, il se retrouve à 45 ans au chômage. Pendant six ans, il travaille dans une mine d'uranium, à Jachymov, à 150 km à l'est de Prague. En 1975, le purgatoire est terminé et le populaire champion se voit confier un poste au Centre d'information des Sports, à Prague.

(kil/sda)