Ce triomphe de l´Allemand, de la Scuderia, a contrasté avec le fiasco de l´écurie rivale, McLaren-Mercedes, la malchance de Mika Hakkinen, contraint à l´abandon dès le 26e tour, moteur en feu. Après avoir été pénalisé de dix secondes pour un départ anticipé, David Coulthard n´a pu que limiter les dégâts avec une 5e place derrière Heinz-Harald Frentzen (Jordan-Mugen Honda) et Jacques Villeneuve (BAR-Honda), respectivement 3e et 4e.
Même s´il ne veut pas encore croire au titre, "on a vu qu´il pouvait se passer n´importe quoi, qu´une belle avance peut fondre rapidement", Michael Schumacher parait aujourd´hui idéalement placé pour remporter enfin ce titre mondial que Ferrari attend depuis 1979.
Avec la 42e victoire de sa carrière, la 7e cette saison, l´Allemand compte en effet huit points d´avance sur Mika Hakkinen. S´il l´emportait dans quinze jours au Japon, Michael Schumacher pourrait même être sacré avant la dernière épreuve en Malaisie le 22 octobre.
Les incertitudes météorologiques, la piste humide après les pluies du matin: la tâche des pilotes ne paraissait pas évidente au départ du Grand Prix des Etats-Unis à Indianapolis, devant des tribunes archi-combles (210´000 spectateurs).
Si Coulthard (McLaren-Mercedes) avait été le plus prompt à s´élancer, l´Ecossais avait néanmoins anticipé le départ et récoltait une pénalité de dix secondes (8e tour). Une sanction dont Michael Schumacher n´avait pas eu besoin pour dépasser le Britannique au prix d´une manoeuvre audacieuse au bout de la ligne droite des stands (7e). Au moment où Mika Hakkinen, lui, s´arrêtait au stand pour chausser des pneus pour le "sec".
Alors que Michael Schumacher poursuivait en pneus "pluie", le Finlandais perdait un temps précieux derrière l´Argentin Gaston Mazzacane (Minardi) jusqu´à l´arrêt de ce dernier pour troquer de nouvelles gommes. De grosses secondes qui permettaient à l´Allemand de changer à son tour de pneus à la fin du 15e sans perdre le commandement.
Cependant, l´horizon dégagé profitait à Mika Hakkinen qui, à coup de records du tour, fondait sur son rival allemand... avant de ralentir soudainement arrière en feu (26e tour). Pour la première fois depuis le Brésil fin mars, le double champion du monde renonçait, laissant Michael Schumacher seul en tête, suivi à distance respectable de son frère Ralf (Williams-BMW) et un autre Allemand, Heinz-Harald Frentzen (Jordan-Mugen Honda).
Tête-à-queue au 69e tour
Le coup était rude pour le camp McLaren-Mercedes. Renoncement du Finlandais, David Coulthard navigant loin des premières places (9e au 33e tour), le fiasco de l´équipe anglo-allemande était total. Au grand bonheur de Ferrari, du pilote allemand solidement installé au commandement.
Ralf Schumacher (Williams-BMW) ne pouvait pas suivre la cadence de son frère. Et encore moins ses autres adversaires, Frentzen, Barrichello et Villeneuve notamment, qui pointaient tous à près de 40 secondes (40e tour). Ralf devait même perdre tout bénéfice de sa superbe course en stoppant à deux reprises à son stand (39e et 42e tours) avant d´abandonner (60e tour).
Au gré des ravitaillements, Barrichello remontait à la 2e place, juste devant Frentzen et Villeneuve (BAR-Honda) à la lutte, David Coulthard remonté en 5e position. Michael Schumacher ? Nanti de plus de 40´´ d´avance sur son coéquipier, l´Allemand se trouvait sur une voie royale, pouvait lever un peu le pied.... et même effectuer un tête-à-queue (69e tour), partir dans l´herbe avant de repartir vers l´arrivée.
Michael Schumacher a repris ainsi la tête du Championnat du monde. Hier à deux de points de Hakkinen, l´Allemand en comptait maintenant huit d´avance sur le Finlandais, Ferrari dix chez les constructeurs grâce au "doublé" américain, avant les deux derniers rendez-vous de la saison. McLaren venait de perdre gros. Ce dont profitaient Frentzen et Villeneuve pour devancer Coulthard, 5e seulement, et Ricardo Zonta (BAR-Honda).
Michael Schumacher pouvait manifester sa joie, brandir les points en l´air. Pour lui, Indianapolis avait bien été l´Amérique...
(klei/sda)