Cueillette de champignons plus risquée

Depuis le 1er juillet 1995, le champ d'application de la loi sur les denrées alimentaires ne s'étend plus aux aliments destinés à l'usage personnel. Depuis lors, les organes officiels de contrôle des champignons ont continué d'exister au bon vouloir des cantons et des communes.

Mais cette situation est en passe de changer. En conformité avec la loi, une série d'articles obsolètes ainsi que l'ordonnance sur les organes officiels de contrôle seront supprimés l'été prochain.

Fausses économies

Peter Kaupp, président de l'Association suisse des organes officiels de contrôle des champignons, s'insurge contre cette mesure. Selon lui «il faut réintroduire une base juridique au niveau fédéral pour les organes de contrôle».

«Un service de contrôle coûte entre 3000 à 7000 francs par an à une commune, alors que soigner une intoxication aux amanites phalloïdes revient à 500 000 francs».

La plupart des communes ont d'ailleurs bien compris qu'elles avaient tout à gagner en conservant les offices de contrôle, estime M. Kaupp. Il n'y a qu'en Suisse centrale que leur situation est précaire.

Contrôles privés

Les offices de contrôle ne vont pas disparaître du jour au lendemain, tempère-t-on à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Une augmentation du nombre d'intoxications auprès des champignonneurs n'est toutefois pas exclure à long terme, estime Kurt Lüthi, de l'unité principale des denrées alimentaires.

Une inquiétude que partage Urs Müller, président des chimistes cantonaux. Pour lui, une solution serait d'instaurer des offices de contrôle privés, éventuellement subventionnés par les deniers publics.

De son côté, un groupe de travail mis sur pied par l'OFSP se penchera prochainement sur un projet qui doit «minimiser le risque pour la population», annonce Kurt Lüthi. Des résultats concrets sont attendus pour le premier semestre 2001.

Saison mitigée

L'Association suisse des organes officiels de contrôle des champignons veut par ailleurs obtenir pour ses collaborateurs un titre reconnu sur l'ensemble de la Suisse. Pour Rolf Peter de l'Office fédéral de la formation professionnelle (OFFT), cette idée pourrait être concrétisée dès l'an prochain.

Cette année, la cueillette de champignons a connu des hauts et des bas en Suisse. Après les pluies du mois de juillet, la chaleur et la sécheresse ont freiné la croissance des pieds. La saison s'est un peu rattrapée avec un automne humide, observe Peter Kaupp.

(bb/sda)