Cyclisme - Favori de Paris-Nice Alex Zülle veut se relancer

Coast, fabricant allemand de prêt-à-porter, a fait sensation l'hiver dernier en montant un groupe sportif de première division à grands coups de marks, très attractifs pour des coureurs trentenaires sur le déclin.

Mauro Gianetti, 37 ans dans quelques jours, pensait bien prendre sa retraite fin 2000 au terme d'une carrière de quinze années mais, subitement, en entendant l'offre faite par ses futurs employeurs, il a retrouvé toute sa jeunesse. L'anecdote vaut pour les Espagnols Escartin (Kelme) et Garmendia (Banesto), ainsi que Roland Meier (Cofidis) et Rolf Huser (Festina). Et à un degré moindre pour Alex Zülle dont les trois dernières saisons ont été très décevantes.

Envie de changer d'air

«Dans le dernier Tour d'Espagne, relève Zülle, j'ai compris qu'il me fallait faire quelque chose pour me relancer. J'avais vraiment envie de changer d'air. De quitter l'Espagne où j'ai fait toute ma carrière.» Et où il passe le plus clair de son temps, possédant une maison sur la Costa del Sol.

Défaillant dans le Tour d'Italie 1998, un mois avant d'être chassé du Tour de France avec ses copains de Festina et d'avouer s'être dopé devant la police lyonnaise, Alex Zülle n'est jamais parvenu, depuis, à faire honneur à sa réputation, même s'il a remporté deux étapes du Tour d'Espagne, portant le maillot amarillo durant une semaine en septembre dernier avant de s'effondrer inexplicablement.

Ses relations dans l'équipe Banesto étaient devenus très tendues et le montage de ce Team Coast, alors très modeste ressortissant de la deuxième division (aucune victoire en 2000), s'est présenté à lui comme une aubaine.

«Je dois avouer avoir autant privilégié le projet sportif que l'aspect financier, avoue Zülle, désormais ceint d'un maillot jaune à parements noirs. Une telle proposition ne se refuse pas mais je dois dire aussi que la venue de Wolfram Lindner au poste de directeur sportif a été un élément déterminant.»

A 59 ans, l'ancien patron du cyclisme est-allemand, du temps des Ludwig, Raab ou Ampler, était depuis 1996 le sélectionneur de l'équipe nationale suisse et c'est sous sa férule que Zülle est devenu champoion du monde contre la montre en 1996. «Wolfram Lindner a beaucoup de charisme et est aussi un grand psychologue, explique Zülle. En quelques phrases, il sait me redonner confiance. Je sais qu'il dit depuis longtemps que s'il a la chance de me diriger une fois, il me fera gagner le Tour de France. C'est le rêve de toute ma carrière.»

Un vrai test

Vaste programme mais pour l'instant la première condition n'est pas remplie puisque Jean-Marie Leblanc, patron du Tour de France, n'a pas inclus le Team Coast dans la première liste des équipes invitées. «Cela va nous obliger à nous cracher dans les mains, poursuit Zülle, dont la performance dans le dernier Tour de Valence l'a rassuré en partie seulement: il a longtemps occupé la quatrième place du classement général, avant de s'effondrer dans la dernière étape de montagne sans avoir la ressource de se reprendre le dernier jour dans un contre la montre de 23 kilomètres. «Nous avons fait un stage de deux semaines au Mexique où nous avons bien travaillé mais je ne suis pas encore à 100% de mes moyens.»

Paris-Nice, qu'il avait remporté au début de sa carrière en 1993, lui donnera l'occasion de se livrer à un vrai test. Team Coast compte sur lui pour marquer des points en vue du Tour de France. Comme tant d'autres équipes, la formation allemande sera fixée le 30 avril prochain.

(kil/sda)