Des appareils proches des ULM pourraient bientôt voler en Suisse

«Nous nous attendons à ce que le Conseil fédéral décide de lever l'interdiction de vol de certains ULM», a déclaré à l'ats Anton Landolt, président de Swiss Microlight Flyers (SMF), la principale association suisse de promotion des avions ultra-légers. M. Landolt a rencontré à ce sujet Moritz Leuenberger l'été dernier.

La collaboratrice personnelle du conseiller fédéral a admis qu'une «décision concernant l'admission des écolight en Suisse» était prévue «ce printemps», mais elle n'a pas souhaité se prononcer sur le fond. «M. Leuenberger attend l'avis des offices de l'aviation civile et de l'environnement avant de rendre sa décision», a précisé Martina Buol.

Si elle se confirme, cette autorisation serait une forme de compromis entre l'interdiction en vigueur depuis 1984 du survol du territoire helvétique par des ULM et une libéralisation totale de leurs vols reclamée depuis par les adeptes des micros-avions. «Ce serait aussi un premier pas», relève M. Landolt. Après dix-sept ans d'un refus catégorique - ponctués de coups d'éclat comme la traversée des Alpes en ULM par Bertrand Piccard et Marco Broggi en 1985 et de plusieurs démarches parlementaires -, le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) a décidé en juillet dernier de reconsidérer le sort de ces appareils. M. Leuenberger a alors chargé un bureau privé bernois d'évaluer les conséquences d'une autorisation réservée aux écolight. Selon des extraits de ce document transmis aux membres de SMF par son président et obtenus par l'ats, ces appareils pourraient trouver facilement leur place dans le parc des avions homologués en Suisse.

Moins coûteux, moins bruyants et moins polluants que les petits avions privés, les écolight pourraient ainsi «remplacer 27 % des 1734 avions légers actuels». «Pour ce qui est du nombre de vols, ce potentiel de substitution est même encore plus grand», note l'expertise. «Sur les 750 000 vols environ effectués chaque année en Suisse à bord d'avions légers, à peu près 300 000 (40 %) peuvent l'être par des écolight». Ce qui serait tout bénéfice pour l'environnement. Mais la question est de savoir si ces micro-avions ne risquent pas de créer un grand nombre de nouvelles vocations, qui risqueraient d'annihiler les effets positifs de la réduction attendue du nombre des petits avions traditionnels.

L'étude juge ce risque «peu probable», mais c'est précisément le point sur lequel bute encore le DETEC. Pour Mme Buol, le rapport démontre de toute évidence que les écolight «sont plus écologiques, (...) mais leur autorisation ne serait raisonnable qu'à condition qu'il n'y ait pas une augmentation importante du trafic en contre- partie».

(sda)