L'armée israélienne tue deux Palestiniens en Cisjordanie

L'attaque visait Motassem Sabagh, 25 ans, membre du Tanzim, la branche armée du Fatah, accusé par Israël d'être responsable des attaques anti-israéliennes. Selon des sources palestiniennes, il était le chef à Jénine des brigades d'Al-Aqsa qui avaient revendiqué une série d'attentats.

Selon des témoins, quatre hélicoptères ont survolé Jénine puis l'un a fondu sur la voiture de M. Sabagh garée près des bureaux du gouverneur palestinien de la ville autonome de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. Trois roquettes ont été tirées sur le véhicule.

Grièvement atteint, le responsable palestinien est décédé durant son transport vers un hôpital de Naplouse. Un policier se trouvant aux côtés du véhicule a aussi été tué. Le porte-parole de l'armée israélienne s'est refusé à faire le moindre commentaire sur ces tirs de roquettes.

Terroristes présumés

La radio militaire israélienne a toutefois précisé que Motassem Sabagh et deux autres membres du Tanzim, qui se trouvaient avec lui dans la voiture, étaient soupçonnés de préparer des tirs d'obus de mortier sur les colonies avoisinantes. Jusqu'ici les Palestiniens n'ont tiré d'obus de mortier qu'à partir de la bande de Gaza. <^br>
Les trois activistes du Fatah étaient en outre responsables de nombreux tirs et d'attaques avec des engins piégés contre des soldats et des colons israéliens dans la région de Jénine, selon la radio, qui citait des sources de l'armée.

Ces deux décès portent à 523 le nombre de tués depuis le début, de l'Intifada, il y a plus de sept mois: 429 Palestiniens, 78 Israéliens, 13 Arabes israéliens, deux Roumains et un Allemand.

Mise en garde palestinienne

Cette opération est intervenue quelques heures après une mise en garde de la direction palestinienne contre les risques d'escalade. Réuni vendredi soir à Gaza, le cabinet palestinien a estimé que la stratégie de plus en plus offensive d'Israël constituait «un appel clair» à un conflit généralisé.

Le cabinet a appelé la communauté internationale à «mettre un terme aux agressions d'Israël contre les Palestiniens à l'intérieur même des territoires autonomes». Israël a multiplié les incursions en territoires autonomes palestiniens pour détruire notamment des habitations utilisés selon elle par des tireurs palestiniens.

Tension croissante

Signe de cette tension croissante, l'artillerie israélienne a ouvert le feu samedi, pour la seconde fois en quatre jours, sur les environs du village de Chebaa, dans le secteur oriental du Liban sud. Les tirs n'ont pas fait de victimes, selon la police libanaise.

Depuis le retrait israélien du Liban sud en mai 2000, le Hezbollah intégriste chiite a poursuivi ses opérations contre l'armée israélienne dans le secteur des fermes de Chebaa, pourtant situé au-delà de la «ligne bleue» tracée par l'ONU pour tenir lieu de frontière entre les deux pays.

Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) a quant à lui promis samedi d'intensifier le «Jihad» contre Israël lors d'une première commémoration de la «Nakba» (catastrophe) que fut pour les Palestiniens la création de l'Etat juif, le 15 mai 1948.

Nouveaux blessés

Par ailleurs, trois jeunes Palestiniens ont été blessés par des tirs de soldats israéliens près de Karni, point de passage entre la bande de Gaza et le territoire israélien. Un colon juif a pour sa part été légèrement blessé par des tirs de mortier visant la colonie de Neve Dekalim, dans la bande de Gaza.

(kil/sda)