Aujourd'hui, il n'existe pas formellement de poste coordonnant
ces efforts, indique Andrea Aeby, de la division des Affaires
politiques IV du Département fédéral des affaires étrangères
(DFAE). Sur le plan informel, les échanges sont pourtant déjà
intensifs.
A l'époque, un inventaire avait été réalisé pour recenser les
projets en rapport avec le trafic d'êtres humains, précise Peter
Spycher, responsable des migrations à la Direction du développement
et de la coopération (DDC). Le but était de dégager des lignes
directrices communes.
La Suisse soutient le projet de l'Organisation internationale
des migrations (OIM) et de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE). La traite bénéficie d'une attention
grandissante ces derniers temps, souligne M. Spycher. Il est
indispensable d'avoir «une position claire de la Suisse», notamment
sur le plan opérationnel.
Cas graves
La Suisse n'est en aucun cas une sainte dans un paysage aux
lumières rouges. Cela est mis en évidence par un rapport de
l'Office fédéral de la police (OFP) de 1999. 25 cas de trafic
d'êtres humains avaient alors été mis en évidence. Il avait
répertorié le cas dramatique d'une femme mariée à un Suisse dans
son pays d'origine et introduite légalement à Zurich.
A l'aéroport, la femme avait été recueillie par des hommes de
main, emmenée dans un hôtel et violentée durant plusieurs jours.
Elle a finalement été forcée à se prostituer. Dans ce type de cas,
les maris peuvent toucher une prime mensuelle pouvant se monter à
2000 francs.
Visa de danseuses
L'OIM est critique quant aux visas de danseuses accordés par
Berne. Ils permettent à des femmes étrangères de travailler, durant
huit mois au maximum, comme stripteaseuses dans les cabarets et les
clubs de nuit. Nombre d'entre elles sont contraintes ensuite de
vendre leur corps, malgré l'interdiction faites aux danseuses par
leur statut.
Selon l'OFP, 1863 danseuses de cabaret ont été enregistrées en
mars 1999 en Suisse. Le nombre officiel de prostituées dans le pays
est de 7050. D'autres estimations parlent, elles, de 14 000.
(la/sda)