La liaison TGV Lyon-Turin devrait être officialisée

Ce projet s'inscrit dans le programme de développement des réseaux transeuropéens et traduit la volonté des deux pays d'éprouver la formule du ferroutage. La première tranche devrait être opérationnelle à l'horizon 2015-2020. Sa construction impose le percement de plusieurs tunnels sous les Alpes, dont un tunnel de 52 km entre Saint-Jean-de-Maurienne et Bussoleno.

Le premier ministre français Lionel Jospin a annoncé le 19 janvier à Chambéry que les travaux débuteraient cette année, avec le creusement de galeries de reconnaissance. La France et l'Italie envisagent de doubler le tunnel d'un deuxième «tube» à l'horizon 2025-30 et de construire une voie spécialisée pour le fret. Ce tunnel permettra notamment de développer la technique de l'autoroute ferroviaire afin de réduire le trafic des transports routiers dans les vallées alpines, un problème accentué par la fermeture du tunnel du Mont-Blanc en mars 1999 après l'accident qui a fait 39 morts. Lionel Jospin a proposé d'expérimenter ce procédé dès 2002 au Mont-Cenis. Le ministre français des transports Jean-Claude Gayssot a souhaité pour sa part un coup de pouce de l'Union européenne au financement des travaux de la ligne. Selon les règles communautaires, l'UE peut financer jusqu'à 10 % de ce type de travaux. Mais, selon le ministre, des discussions seront engagées avec Bruxelles pour voir si l'aide peut aller au-delà.

Cette infrastructure devrait permettre de faire passer le trafic ferroviaire de marchandises de 10 à 40 millions de tonnes par an entre les deux pays. Actuellement, quelque 6000 camions passent chaque jour par le tunnel du Fréjus, et le trafic fret franco- italien s'effectue à 80 % par la route et 20 % par le rail.

(sda)