Les Palestiniens enterrent leurs morts

Aux cris de «mort à Ehud Barak» et «mort à Ariel Sharon», le premier ministre et le chef de l'opposition de droite en Israël, la foule a porté les dépouilles des deux frères à travers les rues de Naplouse avant qu'elles ne soient portées en terre dans leur village de Kafr Khalil.

Masqués

Des hommes armés masqués se mêlaient à la foule qui brandissait à la fois des drapeaux palestiniens, des drapeaux verts de l'islam et des photos des victimes, présentées comme des membres de l'organisation militaire du Fatah, le mouvement du président Yasser Arafat.

Au même moment, trois mille Palestiniens enterraient à Rafah dans le sud de la bande de Gaza un homme de 22 ans, tué vendredi par des tirs de militaires israéliens, selon des témoins. La victime, qui était en partie paralysée, a eu le corps criblé de balles, selon des source médicales.

Vive tension

Partout ailleurs, la tension restait très vive. On ne signalait toutefois pas de heurts en fin de matinée, à l'exception d'un affrontement limité entre militaires israéliens et manifestants palestiniens au passage de Karni, entre la bande de Gaza et Israël.

Les violences dans les territoires palestiniens ont redoublé d'intensité vendredi faisant neuf morts, sept Palestiniens et deux Israéliens, en dépit de nouveaux efforts diplomatiques, déployés par la Russie, pour y mettre fin.

Appel

Rentrant de Moscou, Yasser Arafat s'est arrêté samedi en Jordanie où il devait rencontrer le roi Abdallah II pour évoquer la situation. Avant leurs entretiens, le souverain a appelé la communauté internationale à intervenir en faveur des Palestiniens en révolte contre l'armée israélienne depuis près de deux mois.

Après avoir «salué la lutte du peuple palestinien», le roi a dénoncé les «meurtres et le blocus» auquel il est soumis. Les violences dans les territoires palestiniens qui se poursuivent depuis le 28 septembre ont fait 278 tués, des Palestiniens dans leur écrasante majorité.

(la/sda)