Lugano: la police tire sur une voiture volée - Un mort

Mardi en fin de journée, le Ministère public a fourni quelques détails supplémentaires à ceux donnés par la police cantonale. Les deux hommes ont été repérés lundi vers 23h40 en ville de Lugano, au volant d'une voiture volée une heure plus tôt au parking de la gare.

L'automobile suspecte a été prise en filature par un véhicule de police banalisé qui a demandé du renfort. Une seconde voiture de police, également banalisée, a intercepté l'auto volée alors qu'elle était arrêtée à un feu rouge.

Mort à l'hôpital

En tentant de forcer le barrage, la voiture volée a embouti un des véhicules de police. Les agents ont alors ouvert le feu une première fois. Ils ont tiré trois balles à la hauteur des roues.

Malgré un pneu crevé, les deux inconnus ont insisté. Un agent a évité de justesse la voiture folle et a dégaîné, tirant cette fois- ci dans l'habitacle du véhicule. L'auto a fini sa course contre un mur.

Le passager en est sorti indemne. Le conducteur en revanche, grièvement blessé, a été transporté à l'hôpital. Il y est mort peu après des suites d'une hémorragie interne causée par la balle.

Des clandestins pas armés

Le Ministère public a précisé que les deux fuyards n'étaient pas armés. Leur identité n'a pas encore été établie avec précision mais il s'agit de deux clandestins. Ils étaient entrés illégalement en Suisse, la veille, par la douane de Chiasso-Brogeda. La police a trouvé des gants, un passe-montagne et une matraque dans le véhicule volé.

L'enquête a été confiée au procureur Bruno Balestra. Selon ce qu'a déclaré le commandant de la police tessinoise, Romano Piazzini, aux micros de la Radio de la Suisse italienne, les agents impliqués dans la fusillade sont psychologiquement éprouvés.

De son côté, Luigi Pedrazzini, directeur du département cantonal de justice a dit à l'ats qu'il fallait attendre les premiers résultats de l'enquête: «Nous déciderons ensuite s'il y a lieu d'en ouvrir une au niveau administratif».

Précédents en 1992 et 1995

La fusillade de lundi soir n'est pas sans précédent à Lugano: en octobre 1992, la police avait ouvert le feu sur une voiture conduite par des prisonniers évadés, à proximité du pénitencier. Trois hommes, deux repris de justice et un gardien complice, avaient été tués.

En décembre 1995, dans cette même ville, la police cantonale avait abattu un retraité, par erreur. Le malheureux avait été atteint par une balle tirée contre une voiture volée, alors qu'il marchait sur un trottoir. Le tireur - un jeune agent de la police cantonale - avait été condamné en 1997 à trois mois de détention avec sursis pour homicide par négligence.

(kil/sda)