La situation est "grave", a résumé lundi Vladimir Kouroïedov, commandant en chef de la Marine russe, cité par Itar-Tass. L´amiral a ajouté que "les chances d´une issue positive étaient faibles". "Il y a les signes d´une collision importante et sérieuse". Il a indiqué ne pas savoir ce que le submersible avait heurté.
Sous-marin étranger
Mais une source à l´état-major de la marine a déclaré plus tard que le Koursk était probablement entré en collision avec un submersible étranger. Ce responsable n´a pas exclu que ce dernier ait également subi des dommages sérieux et se trouve encore à proximité du sous-marin russe.
Certains membres de l´équipage russes pourraient avoir été tués dans l´accident, a rapporté Interfax. L´incident serait survenu dimanche matin, à l´est de la base russe de Severomorsk située non loin de la frontière norvégienne.
Pas d´implication américaine
A Washington, le Pentagone a nié toute présence d´un bâtiment sur les lieux de l´accident: "Nous n´avons aucune indication selon laquelle un bâtiment américain aurait été impliqué dans cet accident", a déclaré le contre-amiral Craig Quigley.
Le contre-amiral a déclaré que le Pentagone n´avait reçu aucune demande d´aide de la part des Russes. "Je ne suis pas sûr que nous pourrions en fournir", a-t-il ajouté. La marine américaine dispose de véhicules de sauvetage submersibles. Mais "je ne pense pas qu´ils peuvent s´arrimer à un sous-marin russe", a-t-il précisé.
Secours difficile
Les opérations de secours étaient rendues difficiles dans la soirée par l´arrivée d´un vent violent de 10-15 mètres par seconde. Plusieurs dizaines de navires étaient sur la zone où le Koursk a été localisé en fin d´après-midi, selon le service de presse de la flotte du Nord.
Un équipement de secours, une "cloche" a été descendue au dessus du sous-marin. Elle devait permettre de fournir oxygène et électricité au bâtiment.
Pas d´ogive nucléaire
La marine russe a révélé que ce sous-marin, l´un des plus modernes de la flotte du nord, mis en service en 1995, s´était posé sur le fond en mer de Barents, au nord de la Russie et de la Norvège. Le militaires ont d´abord parlé d´une avarie survenue lors de manoeuvres.
Selon eux, le réacteur du submersible est arrêté et sous contrôle. Quant aux 24 missiles embarqués à bord du Koursk, ils ne portent pas d´ogive nucléaire. Il y a, selon les sources, entre 107 et 130 hommes à bord du sous-marin.
L´armée russe a démenti des informations faisant état d´une voie d´eau dans le submersible. La chaîne de télévision indépendante NTV avait annoncé que l´équipage avait été contraint d´immobiliser le bâtiment après l´inondation de ses tubes lance-torpilles et de l´avant du sous-marin.
Inquiétudes d´Oslo
Le ministre de la défense norvégien, dont le pays possède des eaux territoriales en mer de Barents, a indiqué que le sous-marin se trouvait dans les eaux internationales et gisait par 150 mètres de fond.
"Nous devons voir si cela aura des conséquences pour les régions norvégiennes", a déclaré Per Strand, de l´autorité de protection des radiations. Les autorités norvégiennes se sont déclarées prêtes à apporter leur aide à l´équipage, mais n´a pas reçu jusqu´à présent une telle demande de Moscou.
Un spécialiste français des navires de combat a mis en doute la réalité opérationnelle des moyens dont dispose la marine russe pour secourir elle-même le submersible. Selon Bernard Prézelin, elle n´a qu´un sous-marin de sauvetage, mais il ignore s´il est "encore en état".
(klei/sda)