Solobodan Milosevic dit avoir la «conscience tranquille»

L'ancien président a accordé à Palma Television, une télévision serbe privée, un entretien dont la diffusion est prévue mardi soir. Après sa réélection à la tête du Parti socialiste au mois dernier, il prouve ainsi une nouvelle fois qu'il est de retour sur la scène politique, à deux semaines des élections législatives en Serbie.

Milosevic s'y montre détendu, et tout aussi déterminé dans la défense de ses propres actions que dans l'attaque de ses multiples ennemis. Il juge notamment le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) illégitime, et répète qu'il ne reconnaît pas cette juridiction, qui l'a inculpé de crimes contre l'humanité pour son rôle dans la répression anti-albanaise au Kosovo.

Il affirme que cette institution fait partie intégrante d'un système destiné à accomplir un génocide contre le peuple serbe. «Je peux dormir paisiblement et j'ai la conscience tranquille», déclare Milosevic.

«Coup d'Etat» de Kostunica

Slobodan Milosevic a du se retirer précipitamment de la vie publique le 5 octobre dernier, après un soulèvement populaire en faveur de la coalition de l'Opposition démocratique serbe (ODS), dont le candidat Vojislav Kostunica avait gagné l'élection présidentielle yougoslave quelques jours plus tôt.

Les sondages donnent un aperçu pessimiste des résultats que réaliserait le Parti socialiste aux élections législatives serbes du 23 décembre prochain, tandis que l'ODS est quasi-assurée de remporter le scrutin.

Mais Milosevic semble confiant dans une victoire de sa formation, qui pourrait profiter du mécontentement que ne manquera pas d'engendrer, selon lui, une situation économique désastreuse. Au cours de l'entretien télévisé, il a qualifié la prise du pouvoir par la coalition réformiste de Vojislav Kostunica de «coup d'Etat», ce dont il est coutumier.

Doutant de la légalité de l'élection du nouveau président yougoslave, il dit néanmoins avoir accepté la décision de la cour constitutionnelle, qui l'a confirmée, afin de «respecter la légalité jusqu'au bout».

(bb/sda)