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Une étape majeure dans la lutte contre le dopage Au même
titre que le lancement en 1968 des premiers contrôles aux Jeux, la
détection des anabolisants en 1976, le recours au spectomètre de
masse pour affiner les contrôles en 1984, le lancement des
contrôles hors compétition en 1991 et la création de l'Agence
mondiale antidopage (AMA) en 1999.
«Durant une dizaine d'années, nous avons été incapables de
produire un test de détection de l'érithropoïétine valable. Alors,
oui, on peut dire que c'est une grande avancée», s'est félicité le
Prince Alexandre de Mérode, président depuis 1967 de la Commission
médicale du CIO, créée en 1961. «Les Jeux sont un terrain
particulièrement favorable pour l'expérimentation, a-t-il
poursuivi. Dans la forme actuelle du test (ndlr: combinaison
d'analyses de sang et d'urine), je pense que ce sera une
expérimentation réussie», a continué de Mérode.
«Elle va permettre une avancée plus rapide et je pense que les
Fédérations internationales vont l'adopter. Dans la mesure où ce
test apporte des certitudes scientifiques, il n'y aura pas de
problèmes juridiques. Malgré des défaut mineurs qui sont comblés
par la méthode sanguine australienne, c'est dans la méthode
française (ndlr: à partir de l'urine) que se situe l'avenir», a
expliqué le Prince.
De Mérode pense que la méthode française devrait être
prochainement validée seule. Ce qui n'avait pu être le cas, en
raison d'une absence d'études sur un large échantillon des sportifs
sur le dernier Tour de France et d'une insuffisance de publication
scientifique. «Je crois que l'idéal maintenant est que, le plus
rapidement possible, il y ait une validation officielle de la
méthode française seule. Une seule validation sera toujours mieux
que deux qui compliquent les choses», a déclaré pour sa part Hein
Verbruggen, président de l'Union cycliste internationale (UCI).
Satisfaction également pour Jackie Kelly, ministre australienne
du Sport et du Tourisme. «L'adoption de ce test est un bond en
avant. Cela officialise le contrôle sanguin. Cela signifie que les
Jeux de Sydney auront le plus solide programme de tests jamais
utilisé», a-t-elle commenté.
«Avec un total de 3200 pour 10 000 athlètes à Sydney, jamais une
compétition n'aura bénéficié d'autant de contrôles», a fait
remarquer Jacques Rogge, membre de la Commission exécutive du CIO.
Pour ajouter à la satisfaction, le président Juan Antonio Samaranch
a annoncé que les 28 fédérations olympiques d'été avaient toutes
signé avec l'Agence mondiale antidopage (AMA) l'accord de
coopération en matière de contrôles inopinées avant les Jeux. Le
pentathlon moderne, la gymnastique et le volleyball ont en effet
adhéré.
Ainsi, quelque 2000 contrôles inopinés supplémentaires auront
été diligentés avant l'ouverture des Jeux. Mais personne au CIO
n'ignore que le combat contre le dopage est loin d'être gagné en
raison de substances encore indétectables, comme l'hormone de
croissance, recherchée sans succès depuis 1996. «J'ai bon espoir
que nous puissions trouver dans un proche avenir un moyen de lutter
contre l'hormone de croissance» a déclaré M. Samaranch, qui a
qualifié «d'historique» la validation du test EPO.
(sda)