Tessin: Un député tessinois exige la dissolution de la CEP

La Commission a été instituée par le Grand Conseil pour enquêter sur le rôle et les éventuelles responsabilités des politiciens et des fonctionnaires cantonaux lors de l'octroi d'autorisations de séjour, et tout particulièrement du permis annuel délivré en 1993 au contrebandier présumé Gerardo Cuomo, incarcéré à Lugano depuis son arrestion à Zurich en mai 1999.

Depuis septembre dernier, la Commission a consulté 30 dossiers lors de 23 séances. Mais elle n'a toujours pas examiné celui de Gerardo Cuomo. Nous n'avons pas accès à ces documents tant que les enquêtes judiciaire et administrative ne sont pas closes, explique la CEP dans un communiqué publié vendredi.

Un journaliste intéresse la CEP

Il y a quelques jours, la CEP a demandé à consulter le dossier du rédacteur en chef de l'hebdomadaire dominical tessinois «Il Caffè», Lillo Alaimo, qui a contribué à dévoiler l'affaire Cuomo- Verda et publié un livre sur ce scandale judiciaire également connu sous le nom de «Ticinogate». Longtemps frontalier, M. Alaimo bénéficie d'un permis B depuis mars 1999.

En juin 1999, le rédacteur en chef de «Il Caffè» avait accusé l'ex-juge tessinois Franco Verda de corruption et publié des photos le montrant en compagnie du trafiquant présumé de cigarettes, Gerardo Cuomo.

Ami intime de ce repris de justice italien, l'ancien magistrat est suspecté de lui avoir donné un petit coup de pouce pour l'obtention de son permis en intercédant en sa faveur auprès des autorités tessinoises. Il a été suspendu de ses fonctions en juin 1999 et accusé de corruption passive, violation du secret de fonction et entrave à l'action pénale.

Une vraie «farce»

Le député Stefano Malpangotti, du petit parti «Fédéralisme et Liberté», s'est indigné vendredi dans un communiqué sur la manière d'agir de la CEP, qu'il qualifie de «farce». M. Malpangotti estime que la commission a désormais perdu sa légitimité, et va exiger sa dissolution par le Grand Conseil. Le parlementaire est à l'origine de la création de la CEP.

Le gouvernement tessinois ne désire pour sa part pas commenter l'affaire. Il estime que la CEP relève de la compétence du Grand Conseil, a-t-il indiqué vendredi en réponse à une interpellation parlementaire.

(kil/sda)