Trafic d'armes à destination du Kosovo

La Suisse, qui accueille une des principales communautés de Kosovars en Europe, a servi de base à plusieurs dirigeants de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), indique le Rapport sur la protection de l'Etat 1999. Certains de ses responsables étaient ou sont toujours domiciliés en Suisse, précisait le rapport.

Un gros trafic avait déjà été mis à jour après la saisie en février 1999 dans le port de Trieste (I) d'un véritable arsenal constitué notamment de 40 fusils de fabrication autrichienne et de 32 000 cartouches. La marchandise était cachée dans un camion parti de Lucerne et chargé d'aide humanitaire.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert une enquête pour violation de la loi sur le matériel de guerre contre sept personnes, dont un marchand d'armes bernois. La procédure, toujours en cours, concerne huit cantons.

Une autre grosse affaire, découverte en octobre 1998, a déjà donné lieu à des condamnations dans le canton de St-Gall. En décembre dernier, un Kosovar membre de l'UCK et une Suissesse ont écopé de 18 et 12 mois de prison avec sursis. Le réseau, qui avait des ramifications dans plusieurs cantons, avait acheté en Suisse et au Liechtenstein 200 armes ainsi que plusieurs tonnes de munitions, pour un montant de 830 000 francs.

Le matériel avait été transporté illégalement en Albanie. Les trafiquants envisageaient en outre de se procurer des armes lourdes pour 51 millions de francs.

La cour s'est finalement montrée plus clémente que le procureur. Elle a reconnu aux deux protagonistes des «motifs respectables «. Ceux-ci avaient déclaré vouloir venir en aide au peuple kosovar opprimé.

(news.ch)