Otto Stich demande de réagir face à l'extrémisme de droite

Otto Stich s'est en particulier adressé à la jeunesse, qu'il a incitée à la vigilance. «Je suis heureux que Liestal et le canton de Bâle-Campagne ne se taisent pas lorsque des néonazis paradent au grand jour et veulent impressionner par la violence et la menace», a souligné l'ancien conseiller fédéral socialiste.

«Tout le monde est concerné lorsque les valeurs de la démocratie sont bafouées publiquement et lorsqu'au lieu du dialogue, on propage des comportements méprisant l'être humain», a poursuivi M. Stich.

L'ancien ministre a rappelé la période de la Seconde Guerre mondiale, qu'il a lui-même vécue. Depuis lors, il sait ce que cela signifie lorsqu'un pays est dominé par l'extrémisme de droite et lorsque les droits de l'homme ne signifient plus rien.

La manifestation a été momentanément interrompue suite à l'arrestation de quatre autonomes cagoulés. Ceux-ci ont ensuite été relâchés. Les forces de l'ordre étaient présentes en nombre. L'une des personnes arrêtées a été mordue par un chien policier et a dû recevoir des soins à l'hôpital.

L'interruption est survenue lorsque la police a fermé la vieille ville et empêché la queue du cortège d'arriver sur les lieux de la manifestation. Celle-ci a été supendue lors du discours du président du gouvernement de Bâle-Campagne, le radical Andreas Koellreuter.

Deux orateurs ont alors refusé de s'exprimer pour protester contre les interpellations. Les quatre jeunes ont été rapidement remis en liberté et la manifestation a repris son cours normalement.

Le cortège s'était mis en route vers 14h00. Les participants ont déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire: «Ne donnons aucune chance au fascisme, balayons les nazis de la rue».

La manifestation avait été souhaitée initialement par une association de jeunes locale. Un comité largement soutenu au niveau politique avait pris le relais. L'action était aussi soutenue par l'UDC de Liestal.

Même si le cortège était autorisé, les forces de l'ordre se sont mobilisées avec 238 agents, dont des renforts des autres cantons. Elles craignaient une confrontation entre autonomes et extrémistes de droite. La scène néonazie dans le canton compterait environ 80 personnes.

La réunion fait suite à un cortège d'une vingtaine de skinheads le 17 août dernier dans cette même localité. Ils marquaient l'anniversaire de la mort de Rudolf Hess, le bras droit d'Adolf Hitler.

En partie masqués et armés de battes de baseball, les skinheads n'avaient pas été inquiétés par la police. Le comportement des forces de l'ordre avait été sévèrement critiqué.

(sda)