Yasser Arafat veut relancer les efforts de paix avec Israël

«La paix est notre choix stratégique. Nous voulons une paix juste, une paix de braves basée sur les résolutions de l'ONU et qui assure à nos peuples et à notre région la sécurité et la stabilité», a dit Yasser Arafat devant le parlement de l'Autorité palestinienne réuni à Gaza.

«Je dis au peuple israélien et à son gouvernement qu'il faut engager des négociations de paix, et je leur dis que nous sommes prêts à cela», a-t-il ajouté. Il a réitéré les revendications palestiniennes d'un «Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale», «du droit au retour» des réfugiés palestiniens et du droit des Palestiniens à «l'autodétermination».

Lever le bouclage

«Je m'adresse au peuple israélien et à son gouvernement élu pour leur dire que je comprends leurs besoins de sécurité et qu'ils doivent tenir compte de nos besoins et de nos droits sur nos lieux saints chrétiens et musulmans. On ne peut dissocier la sécurité de ces droits là», a encore affirmé M. Arafat.

«Arrêtez le bouclage, arrêtez le blocus de nos villages, arrêtez de saisir nos fonds, arrêtez votre politique visant à (nous) affamer (...). Les mesures exceptionnelles et l'escalade militaire israéliennes doivent cesser», a-t-il lancé en conviant Israël à reprendre les négociations «en tenant compte des accords et ententes conclus».

Selon le président palestinien, le blocus imposé depuis plus de cinq mois à la Cisjordanie et à la bande de Gaza a occasionné des «pertes dépassant les 3 milliards de dollars».

Observateurs internationaux

Le président palestinien a d'autre part appelé au déploiement de troupes ou d'observateurs internationaux pour protéger les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, après bientôt six mois d'Intifada.

«Nous avons tout fait pour que la paix soit réalisée, mais nous avons été confrontés à des propositions inacceptables au niveau palestinien, musulman et chrétien. Ces propositions nous ont éloignés des résolutions de l'ONU et des termes de référence de la paix», a ajouté M. Arafat.

Prochaine rencontre ?

Auparavant, le ministre palestinien chargé des Affaires parlementaires Nabil Amr avait émis l'espoir d'une prochaine rencontre entre MM. Arafat et Sharon. «Il y a des indications positives basées sur le récent échange de lettres entre les deux dirigeants et il y a une possibilité de rencontre», a-t-il ajouté.

M. Sharon a envoyé jeudi soir un message à M. Arafat, affirmant qu'il était prêt à le rencontrer pour faire baisser la violence. Il répondait à un message de félicitations que lui avait adressé le président palestinien. «Il n'y a pour l'heure ni efforts ni contacts» en vue d'un tel sommet, a cependant indiqué samedi un porte-parole de M. Sharon.

La radio de l'armée israélienne a de son côté fait état d'une possible prochaine rencontre de M. Arafat avec le chef de la diplomatie israélienne Shimon Peres. M. Sharon doit d'ores et déjà avoir le 20 mars une rencontre de travail à la Maison Blanche avec le président américain George W. Bush.

Un Palestinien tué

Sur le terrain, la violence s'est poursuivie. Un Palestinien a été tué dans la nuit de vendredi à samedi par un bombardement israélien accompagné de tirs dans le secteur de Karni, un point de passage entre la bande de Gaza et Israël.

Ce décès porte à 356 le nombre de Palestiniens tués par les soldats ou colons israéliens depuis le 28 septembre. 65 Israéliens, 13 Arabes israéliens et un Allemand ont en outre été tués en Israël ou dans les territoires occupés depuis lors.

(kil/sda)